Proludic : quand transmettre est un jeu d’enfant

Philippe et Alain Le Poupon - © Alain Montaufier
Philippe et Alain Le Poupon - © Alain Montaufier

On estime à 30 % les entreprises familiales qui franchissent la deuxième génération et à seulement 10 % celles qui survivent à la troisième. Nous nous sommes intéressés à ces success stories et à leurs clés de réussite. En cette rentrée scolaire, place à Proludic, leader des jeux de plein air, qui font le bonheur de nos enfants dans les cours d’école et parcs publics. Née à la fin des années 80 grâce à Denis Le Poupon, paysagiste de métier, l’entreprise familiale n’a cessé d’évoluer. Son fils Philippe, qui a rejoint ses rangs il y a une dizaine d’années, s’évertue à poursuivre son histoire, tout en gardant les secrets qui font la pérennité de la structure.

Proludic a beau compter près de 300 salariés, dont 200 sur son site de production de Vouvray, son état d’esprit reste simple et familial : des sourires aux lèvres, des bonjours, les photos des collaborateurs affichées dans chaque atelier et l’envie de bien faire son métier y transpirent. Il faut dire que fabriquer et commercialiser des structures de jeux pour enfants a de quoi ravir les salariés, très fidèles à l’entreprise et passionnés par cet univers. « On a la chance de travailler pour un produit idéal, car il apporte de la joie, du bien-être aux enfants, et en plus c’est quelque chose qui se voit. Les équipes ont cette fierté de voir leurs réalisations un peu partout », témoigne Philippe Le Poupon. Lui-même, plus jeune, percevait le site de production comme un immense terrain de jeu, s’amusant à bricoler avec les machines.

Une séparation bien nette de la vie privée

Cependant, Denis, le fondateur de l’entreprise, n’a jamais forcé ses trois fils à venir y travailler et ne les a pas incités non plus à entreprendre des études pour exercer l’un des métiers qui y sont représentés. Si l’histoire s’est créée à la base avec son épouse, qui souhaitait un jeu pour sa cour d’école, leur vie personnelle a toujours été ensuite bien distincte de l’entreprise. D’ailleurs, les frères auront emprunté des chemins professionnels différents : professeur des écoles pour l’un, gérant d’une agence de voyages pour l’autre. Quant à Philippe, sa première vie professionnelle a été tournée vers les nouvelles technologies à l’international. « Mon arrivée au sein de l’entreprise s’est faite de manière assez naturelle. J’avais des compétences pour outiller l’entreprise d’un logiciel de gestion commerciale et développer l’international avec de belles perspectives à explorer. À un moment donné, l’idée de la transmission familiale est venue, la retraite de mon père approchait et nous avions envie d’une certaine continuité dans nos valeurs et d’indépendance financière », explique-t-il.

Une évolution constante mais mesurée

Philippe entend bien poursuivre l’aventure développée par son père et soutenue par ses équipes. Il nous l’affirme, si une entreprise a besoin d’un dirigeant pour incarner une marque, rassurer, prendre des décisions et manager, elle peut parfaitement fonctionner sans, quand les équipes sont suffisamment outillées et en confiance. « Je ne suis pas inquiet pour la pérennité de Proludic, car on maîtrise notre marché, on a le savoir-faire, des personnes engagées et passionnées. Quoi de plus rassurant pour la suite ? J’ai devant moi encore de beaux terrains de jeux à explorer », conclut avec humour Philippe Le Poupon.

Émilie Marmion

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