L’interview pause-café de Julien Lavergne

Julien Lavergne

Le 8 septembre prochain, Chambord Live reviendra pour sa 2e édition, avec pour tête d’affiche le groupe Imagine Dragons : des artistes exceptionnels, dans un cadre exceptionnel, pour une expérience unique au monde. C’est le pari de la société AZ Production et de son dirigeant Julien Lavergne. Rencontre avec cet homme qui aime vibrer dans l’ombre, au service des artistes et du public.

ÊTRE ENTREPRENEUR

Votre meilleur échec et votre pire réussite dans votre vie professionnelle ?

Mon meilleur échec, ça doit être un de mes premiers concerts de Jean-Michel Jarre à Tours. La prestation était réussie, le public était content, mais j’ai perdu beaucoup d’argent. Après ça, on se pose beaucoup de questions et on fait autrement. Être producteur, c’est prendre des risques financiers tout le temps, on peut rapidement perdre plein d’argent, mais on n’en gagne jamais autant d’un seul coup. Au début, c’est difficile moralement, mais au bout de quinze ans, ça va, on sait que ça s’équilibre. Et surtout depuis la Covid, je vois l’approche économique de mon entreprise différemment.

Quant à ma pire réussite, je dirais que c’est la production du Cadre noir à Montpellier. Mon métier, c’est d’être organisateur de spectacles, mais là, quand je suis arrivé dans la salle, j’ai vraiment senti le poids d’être le seul producteur. De voir les cinq semi-remorques de matériel, les trente-cinq boxes pour les chevaux, les centaines de personnes avec, c’était une grosse organisation qui s’est faite dans la douleur. Heureusement, tout s’est bien passé.

BUSINESS MODEL

Si votre entreprise était un film ou une série, ce serait…

L’Agence tous risques, parce que je regardais ça quand j’étais gamin, et avec eux rien n’était impossible. On est un peu comme ça chez AZ Production, on est un peu fou, faut qu’on prenne des risques, on apprend à les maîtriser. Il n’y a pas de routine, car on va de salle en salle avec, à chaque fois, son lot de complications différentes. Il y a aussi cet aspect de travailler avec des gens différents, qui sont parfois perçus comme des marginaux aux yeux de la société, je pense à des techniciens ou musiciens, c’est toute cette diversité qui me plaît.

PARLONS DE VOUS

Quelle est votre routine antistress ?

Quand je peux, c’est d’aller voir l’océan, il m’apaise. Nous avons un cocon familial près de La Palmyre, dans lequel j’essaie d’aller à chaque fois que j’ai des vacances.

Vous êtes particulièrement doué pour… et pas doué pour…

Doué bien sûr pour organiser des concerts, et pas doué pour me mettre en avant ou parler de moi. La preuve, c’est difficile de répondre à vos questions [rires]. Je n’ai pas l’habitude de m’exposer. Il y a des entrepreneurs qui prennent facilement la parole, qui sont de bons orateurs, je sais qu’il faut que je progresse de ce côté-là. J’apprends à pitcher en ce moment avec le programme accélérateur de BPI, c’est tout une démarche.

Êtes-vous un homme pressé ?

Oui, carrément. Il y a quelque chose qu’on ne maîtrise pas, c’est le temps. J’ai le sentiment de toujours en manquer, même si j’anticipe énormément et que j’ai appris à moins stresser au fur et à mesure.

Si vous pouviez être quelqu’un d’autre le temps d’une journée, qui aimeriez-vous être ?

Un artiste, n’importe lequel. Rien que pour connaître la sensation d’être sur scène, de communiquer avec le public et ressentir les émotions que cela procure. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir faire ça, c’est presque génétique, car il y a un rapport à soi qui est particulier quand on fait du spectacle.

Émilie Marmion

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