photos ©Nathan Lourdou
Ligérie est la une manufacture d’instruments de musique à cordes électrifiés (en gros, de guitares et de basses électriques) made in Centre-Val de Loire. Son crédo ? « Esthétique, ergonomie, fiabilité et respect de l’environnement au service du rock’n’roll ! » Sortez les jacks et branchez les amplis !
Des instruments haut de gamme. C’est ce que propose Clément qui a monté il y a quatre ans, à Orléans, son atelier de lutherie, Ligérie, spécialisé dans les guitares et les basses électriques. « Ma passion pour les guitares électriques est née quand j’ai commencé à gratouiller, vers l’âge de 17-18 ans. J’ai une âme de bricoleur, alors la première guitare que j’ai eue s’est vite retrouvée démontée. Je voulais voir comment elle fonctionnait, comment elle était faite, ce qu’elle avait dans le ventre ! J’ai commencé à fabriquer moi-même des éléments de mon instrument. Et c’est devenu de plus en plus prenant en termes d’envie et de temps. L’idée de devenir luthier me trottait dans la tête depuis plusieurs années sans que j’ose franchir le pas quand j’ai été licencié. Un déclic ! Je me suis lancé ! »
Clément fabrique des instruments à partir de bois français et notamment issu des forêts de la région Centre-Val de Loire. « S’approvisionner localement, c’est plus facile, plus économique et il y a de la ressource ici », déclare le jeune homme.
Jamais deux fois le même instrument
Pourquoi luthier plutôt que musicien ? « Je fais toujours un parallèle entre mon métier et la course automobile : on choisit d’être mécanicien ou pilote comme on choisit de concevoir des guitares ou d’être guitariste ! Mon métier, c’est un autre domaine, une autre fierté. »
Le temps nécessaire pour fabriquer une guitare standard va de 40 à 50 heures en moyenne. « Le temps peut varier en fonction des options demandées, des éléments à ajouter qui nécessitent une étude un peu plus poussée ou une fabrication plus délicate, déclare Clément. Je n’ai jamais fait deux fois le même instrument. Ils sont vraiment spécifiques à chaque musicien. »
Et comme le monde de la musique est un petit monde, le hasard a placé des musiciens en vue sur la route de Clément. Comme Nelson Martins, le bassiste de Skip the use, ou encore le guitariste de Mass Hysteria, un groupe de métal français qui a ouvert son premier concert au Hellfest avec une guitare Ligérie. « J’étais dans le public, j’étais tellement fier ! Un de mes plus grands moments en tant que luthier ! Ça a finalisé tout le travail qu’il y avait eu sur cet instrument. Ce sont des groupes avec une belle visibilité, des professionnels qui utilisent mes guitares et mes basses comme un outil de travail. Ils me font découvrir des possibilités, des sons que je n’aurais jamais imaginé entendre sortir d’un de mes instruments. »
par Estelle Cuiry