La Cosmetic Valley vise le statut de filière industrielle européenne

François Bonneau, Marc-Antoine Jamet et Christophe Mason sont intervenus à Bruxelles le 3 juillet sur l’avenir de l’industrie cosmétique européenne.
François Bonneau, Marc-Antoine Jamet et Christophe Mason sont intervenus à Bruxelles le 3 juillet sur l’avenir de l’industrie cosmétique européenne.

Déjà associée à la Lombardie, la Cosmetic Valley a décroché un programme d’innovation européen et agit pour obtenir le statut de filière à part entière qui lui ouvrirait de nouvelles perspectives industrielles.

« Nous voulons être inscrits dans les priorités industrielles de l’agenda européen. » Le message de Marc-Antoine Jamet a le mérite d’être clair. Le président de la Cosmetic Valley, également secrétaire général du groupe LVMH, s’exprimait ainsi en préambule de la conférence organisée à Bruxelles le 3 juillet dernier sur le thème de l’avenir de l’industrie cosmétique européenne. Une conférence initiée par la région Centre-Val de Loire, berceau de l’industrie nationale des parfums et produits de beauté avec le siège de la Cosmetic Valley hébergé à Chartres (Eure-et-Loir).

S’exprimant dans un auditorium du Comité européen des régions, François Bonneau, président de la région, n’a pas manqué de rappeler les enjeux économiques et stratégiques de la cosmétique. « Ce secteur représente l’une des structures les plus importantes du développement industriel, a-t-il affirmé. Nous voulons aujourd’hui regarder l’avenir avec la volonté de soutenir cette filière dans l’innovation, la recherche, et son évolution sociétale. »

Plus de fonds et de programmes

Face à un public composé de représentant des institutions européennes et d’acteurs de l’industrie cosmétique, Marc-Antoine Jamet, François Bonneau et Christophe Masson, directeur de la Cosmetic Valley, ont développé les arguments en faveur d’un accès au statut de filière européenne prioritaire.

À ce jour, en effet, l’industrie cosmétique dans son ensemble ne fait pas encore partie des quatorze écosystèmes industriels prioritaires européens. Cela réduit l’accès aux financements significatifs permettant de se démarquer des concurrents américains et asiatiques. « Dans cette démarche, nous souhaitons pouvoir créer un comité de filière européen, afin d’avoir accès à plus de fonds, plus de programmes, au même titre qu’une filière industrielle reconnue », insiste Marc-Antoine Jamet.

Les parts du gâteau diminuent

L’une des conditions passe par l’adéquation au pacte vert européen et ses exigences en matière de transitions écologique et numérique. Avec ses neuf partenaires européens, dont la Lombardie, qui ont constitué le consortium « Go4Casometics » (voir L’Épicentre d’octobre 2021), la Cosmetic Valley est déjà engagée dans cette démarche. Parmi ses priorités figurent la transition numérique en lien avec la stratégie européenne digitale, et la transition écologique autour de l’économie circulaire. Elle a par ailleurs remporté le projet ACTT4Cosmetics pour cinq ans financé à 50 % par la Commission européenne sur un budget global de 3,6 millions d’euros.

« Nous restons leader parce que le gâteau s’agrandit, mais les parts du gâteau diminuent pour la France et les USA face à l’Asie », s’inquiète Marc-Antoine Jamet.

Le poids de l’industrie cosmétique européenne

La valeur de l’industrie cosmétique européenne est estimée à 80 milliards d’euros au prix de vente au détail et représente le plus grand marché de produits cosmétiques au monde. On estime que l’industrie des cosmétiques et des produits de soins personnels contribue à la hauteur de 29 milliards d’euros de valeur ajoutée à l’économie européenne chaque année : 11 milliards d’euros issus de la fabrication de produits cosmétiques, et 18 milliards d’euros indirectement par le biais de la chaîne d’approvisionnement.

En incluant l’activité économique directe, indirecte et induite, l’industrie soutient plus de 2 millions d’emplois. En 2021, plus de 255 111 personnes étaient employées directement et 1,71 million d’autres indirectement dans la chaîne de valeur des cosmétiques.

Bruno Goupille

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