Jusqu’au 1er octobre, le musée de Sologne met à l’honneur un peintre originaire de Romorantin : Henri Hélis (1872-1945). À cette occasion, toute la muséographie a été réinterprétée autour de cette exposition temporaire inédite regroupant 80 œuvres et une riche documentation.
Henri Hélis était « un artiste local dont nous ne connaissions finalement quasiment rien », confie Valérie Maillochon, la directrice du musée de Sologne. Un seul tableau de ce peintre figure parmi les collections du musée, en plus des registres où apparaît son nom, sa famille ayant été installée sur plusieurs générations à Romorantin. « Méconnu du public actuel, cet artiste discret a pourtant participé aux plus grandes expositions de son temps dont il a été, pour la plupart, l’un des organisateurs aux côtés de Cézanne, Guimard ou Signac. En 1904, Henri Hélis a participé activement, avec l’architecte Pierre Chauvallon, à l’organisation d’une exposition artistique à Romorantin. L’événement, qui débuta le 23 septembre et s’acheva le 30 octobre, fut d’importance puisque 489 œuvres y furent exposées. » Son activité d’organisateur de salons lui valut d’ailleurs d’être nommé officier d’Académie.
Peintre du beau
Cet élève d’Ovide Scribe et d’Auguste Allongé a aussi obtenu la médaille d’argent à l’exposition internationale d’Alençon en 1898. Sa peinture se caractérise par une vue sur un cours d’eau et ses reflets, une part importante donnée au ciel, un chemin qui donne la perspective, une vision impressionniste avec la représentation d’un moment précis de la journée. Bien qu’Henri Hélis s’installe à Paris, il conserve un lien continu avec la Sologne. Parmi les sujets qu’il peint, il détaille les paysages de son pays natal. En plus des paysages de Sologne et de la vallée du Cher, il représente également ses voyages en Bretagne et en Belgique, des vues de Paris, mais aussi quelques fleurs et intérieurs d’églises. « C’est un peintre du beau. Dans ses carnets, il ne représente jamais l’horreur de la guerre. Quand il représente Paris avec des cheminées d’usines, il arrive toujours à garder le côté esthétique. »
Un oubli réparé
Cette exposition artistique fait aussi état des recherches sur Henri Hélis, qui permettent de comprendre sa vie, sa technique et les raisons qui ont conduit à son oubli. L’étude de sa généalogie montre l’ascension sociale de sa famille, ce qui lui a permis de vivre dans un milieu bourgeois, de s’adonner librement à la peinture et à la photographie sans avoir besoin de vendre son art. Henri Hélis n’a eu ni élèves ni marchand qui auraient pu contribuer à sa notoriété. Faute d’héritiers directs, son œuvre ne sera pas valorisée après sa disparition, jusqu’à ce que la galerie Imperial Art achète le fonds d’atelier de l’artiste en 2021, restaure et encadre les œuvres et crée l’association Henri Hélis.
Cette exposition et l’édition d’une monographie sur Henri Hélis ont été financées par la ville de Romorantin-Lanthenay, le conseil régional de la région Centre-Val de Loire, le conseil départemental de Loir-et-Cher, l’association des Amis du musée de Sologne, le Rotary Club, le Lions Club, Kéolis, l’entreprise Guerra Habitat, la résidence seniors Domitys, le Crédit agricole et des particuliers.
Le musée de Sologne au Moulin du Chapitre, quai de l’Île-Marin à Romorantin-Lanthenay
https://museedesologne.romorantin.com
Laëtitia Piquet