Compagnie du Hasard : le rideau tombe

Le salut d’Antigone vs Créonne (crédit photo : Barroso de Carvalho et Karine Guilbert)
Le salut d’Antigone vs Créonne (crédit photo : Barroso de Carvalho et Karine Guilbert)

La célèbre Compagnie du Hasard, dans le Loir-et-Cher, fermera ses portes définitivement fin 2024. Dans cette « chronique d’une mort annoncée », il n’y a pas d’amertume pour cette troupe artistique, mais une joyeuse effervescence au moment de terminer en beauté avec de nombreux projets et une magnifique création.

L’annonce de la fin de cette troupe a fait l’effet d’une bombe dans le milieu culturel régional. La Compagnie du Hasard, sous la direction de Danièle Marty, s’apprête à tirer le rideau de façon définitive à la fin de l’année 2024, mettant fin à une longue ère de créativité théâtrale. « C’est un choix », précise Danièle Marty. « Après 46 ans de bons et loyaux services, l’heure de la retraite a sonné pour moi. »

Fondée historiquement à Blois en 1977 par Nicolas Peskine, la compagnie a marqué le monde du théâtre avec sa créativité audacieuse et sa trentaine de productions mémorables. La transition de Blois à Favras (en Controis-en-Sologne) en 2003 a été le point de départ d’un nouveau chapitre. Sous la direction artistique de Danièle Marty, qui a repris ce poste après le décès de son mari Nicolas Peskine, la troupe a continué à incarner l’esprit poétique qui a toujours défini son essence.

La vie continue pour le théâtre du Grand Orme

La Compagnie du Hasard a toujours joué un rôle essentiel dans la vie culturelle locale. Le théâtre du Grand Orme accueille les créations de la compagnie, puis celles d’autres spectacles ainsi qu’une école de théâtre de 70 personnes. Et cela va perdurer ! En effet, le lieu va être repris par Accords Centre Val de Loire : ACVL. Cette association qui fédère l’ensemble des établissements d’enseignement musical du département va s’installer en janvier 2025 à Favras. Ce centre de ressources associatif qui porte l’Ensemble orchestral du Loir-et-Cher va s’ouvrir à tous les arts et reprendre l’école de théâtre. « Je suis contente de céder ce lieu à d’autres projets artistiques. Il est important de continuer de promouvoir la culture en milieu rural », souligne Danièle Marty.

L’impact social et culturel

Dans un contexte économique en constante évolution, les compagnies de théâtre doivent non seulement attirer un public fidèle mais aussi trouver des sources de financement pour survivre et prospérer. Malgré les défis économiques, la Compagnie du Hasard, qui emploie l’équivalent de sept temps pleins, a continué à produire des œuvres mémorables dans un esprit de théâtre populaire qui sait transmettre des convictions comme poser des questions. Des pièces telles que 8 heures à la Fontaine, Iko Tjokidi, ou encore Antigone vs Créonne, ont laissé une marque durable.

Alors que la nouvelle de la fermeture imminente de la compagnie a ému au-delà des frontières du Centre-Val de Loire, elle rappelle l’importance de soutenir les entreprises artistiques et culturelles. Ces troupes enrichissent notre société de manière profonde, en défiant les conventions et en nous invitant à réfléchir. Les institutions, les municipalités, les mécènes et le public ont tous un rôle à jouer pour soutenir les initiatives artistiques et maintenir la vitalité du monde culturel.

Avant que le rideau tombe sur cette aventure théâtrale exceptionnelle, la Compagnie du Hasard va proposer une programmation riche, avec quatre spectacles en tournées, une nouvelle création sur le sujet des migrations humaines (été 2024) et deux jours d’hommages à Nicolas Peskine à Blois (octobre 2024), alors profitons !

compagnieduhasard.com

Sophie Manuel

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