Cet été, les fleurs ne seront pas confinées

Le conseil départemental du Loiret a pris l’initiative de soutenir sa filière horticole. Il a voté un budget de 500K€ pour acheter une part de la production locale. Les plants orneront cet été les espaces publics qui relèvent de la collectivité.

C’est un comble. Alors que la loi a retiré la compétence du développement économique aux conseils départementaux, voilà que certains se démènent pour soutenir leurs entreprises par tous les moyens. Le département du Loiret, lui, a choisi de ne pas jeter sa production d’arbres et de fleurs. Son président Marc Gaudet, a fait voter un budget spécial pour aider les producteurs. L’idée qui émane du service aux territoires et de la politique publique était donc la bonne.  « Ce n’est pas une subvention, mais un soutien, explique-t-il. Par ailleurs, je ne me vois pas distribuer de la trésorerie sans contrepartie. L’idéal était donc de ne pas jeter mais d’utiliser intelligemment la production ».

Valérie Tissier est chargée de mission au département. « L’opération, précise-t-elle, concerne les arbres d’ornementation et arbustes, les plants, annuels et vivaces, rosiers, et autres fruitiers ».

Près de 90 pépiniéristes et horticulteurs loiretains sont ainsi concernés. N’oublions pas que le département perpétue une vieille tradition en la matière, en témoignent la fête des rosiers à Bellegarde ou le week-end des jardins à st Denis en val, qui pourtant n’auront pas lieu cette année.

Le département « grand frère »

Ces achats exceptionnels s’ajouteront à ceux des communes, certaines dans le cadre du concours des villes et villages fleuris, ou le parcours touristique de la Rose. « Si chaque commune peut consacrer 20 ou 30% de plus pour l’achat de ses plantes, ce serait bien pour la filière. Certains le pourront, d’autres pas ; le département joue quoi qu’il en soit le rôle de grand frère ».

Tout sera planté dans les collèges, les EPADH, les châteaux, sites touristiques et giratoires. Une occasion d’accentuer encore l’attractivité du département.

 « Il a fallu définir les process et les modalités, détaille Valérie Tissier. D’abord recenser le disponible auprès des professionnels, savoir s’ils peuvent livrer et jusqu’où ? Définir les besoins des communes. Le timing est court, poursuit-elle. Les premières commandes ont été passées début mai pour espérer planter d’ici la mi-juin ». Mais le département n’a pas de jardiniers, il faut donc mobiliser autant que possible les agents communaux, et les acteurs des sites privés qui bordent la route de la Rose. Les bénévoles de la Société d’horticulture du Loiret ont également été sollicités.

« J’ai conscience que c’est peu pour les horticulteurs, mais cela devrait compenser un minimum, poursuit le président du département. Ils sont pour certains encore interdits de marchés, même si les maires ont le pouvoir d’en décider autrement, comme à Meung-sur-Loire. La foire aux rosiers de Bellegarde, dont le département est habituellement le partenaire financier, est annulée. Ce soutien est une façon de dépenser ici ce qui ne l’a pas été là ».

Avec de telles initiatives, les départements montrent qu’ils sont actifs, chacun à sa façon. Ils en profitent une fois encore pour montrer si besoin était, qu’ils ont une agilité que l’État n’a pas.

Par Stéphane de Laage

 

FOCUS

Le Conseil départemental a également augmenté le taux horaire des personnels de service d’aide à domicile dans le département : 1€/heure.

Cela concerne près de 1500 personnes, qui travaillent auprès de personnes âgées ou handicapées, des gens qui souvent se déplacent avec leurs voitures personnelles pour aller faire le ménage ou les courses.

Avant que l’ARS ne prenne la suite, le département avait aussi financé l’achat de masques pour près de 100K€

Le secteur du tourisme, lui aussi très impacté, pourrait bénéficier d’un soutient particulier. Fréderic Nerot, vice-président en charge du secteur y travaille avec le comité du tourisme. L’aide pourrait se traduire par l’achat de nuitées ou de circuits touristiques qui seraient reversés aux CE de grandes entreprises parisiennes par exemple.

Ces dépenses exceptionnelles seront en partie financées par les économies forcées que génèrent par exemple l’annulation du festival de Sully, ou l’immobilisation des voitures de fonction.

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