Loir-et-Cher : les produits locaux valorisés en ligne

Cet article fait partie de notre dossier spécial  « Circuits courts» du mois de Mai 2020, à retrouver en intégralité dans notre version pdf. 

La Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher reste plus que jamais mobilisée auprès des agriculteurs pendant la crise sanitaire, notamment en faisant évoluer les sites Saveurs41.fr et Agrilocal41.fr, en partenariat avec le Conseil départemental.

Suite aux multiples initiatives des agriculteurs pour répondre à la demande des consommateurs et fournir des produits locaux, la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher a recentré toutes les démarches afin de favoriser la consommation en circuit de proximité via les plateformes Saveurs41.fr et Agrilocal41.fr. En effet, ces sites offrent une meilleure visibilité aux producteurs et artisans des métiers de bouche loir-et-chériens durant cette période de confinement. « Il était important de définir une ligne directrice face à l’élan de mobilisation des agriculteurs », explique Fabrice Ginalhac, avant de poursuivre : « Nous avons choisi de relayer l’ensemble des initiatives mais aussi d’utiliser les outils existants qui répondent aux besoins actuels et qui sont pérennes et structurants pour l’avenir, afin de favoriser la consommation de produits locaux ». Les objectifs sont donc de permettre aux agriculteurs et artisans d’écouler leur production, et aux consommateurs de trouver  les produits les plus proches de chez eux. Le site Saveurs41.fr a été lancé en avril 2019 pour découvrir ou redécouvrir les producteurs et artisans de métiers de bouche du Loir-et-Cher. Il a été initié par le Conseil départemental, en partenariat avec l’Observatoire de l’économie et des territoires, et réalisé en collaboration avec la Chambre de métiers et de l’artisanat, et la Chambre d’agriculture. Accessible sur ordinateur, smartphone ou tablette, il permet de trouver facilement les produits locaux par une recherche géographique ou thématique. La plateforme s’est enrichie d’un onglet « Marché et + » qui recense les marchés qui sont maintenus par arrêté préfectoral avec les producteurs ou artisans présents. Les supérettes qui proposent des produits locaux sont également référencées au fur et à mesure de leur inscription. « La Chambre d’agriculture assure l’accompagnement des producteurs afin de leur permettre de se structurer et pour leur donner plus de visibilité par un message de communication », précise Fabrice Ginalhac. La base qui compte près de 300 producteurs et 100 artisans des métiers de bouche est actualisée très régulièrement afin d’offrir les informations les plus fiables possible aux consommateurs.

Agrilocal41 s’ouvre aux supérettes
De son côté, le site Agrilocal41.fr, lancé en début d’année, est un outil gratuit de mise en relation entre acheteurs de la restauration collective publique (collèges, Ehpad, hôpitaux…) et agriculteurs. Afin d’offrir un nouveau mode de distribution aux producteurs, la plateforme est désormais ouverte aux supérettes et petits commerces de proximité souhaitant proposer à leurs clients des produits locaux en provenance directe d’agriculteurs proches géographiquement. Le Conseil départemental a proposé à 180 supérettes du territoire de bénéficier de ce nouveau mode d’approvisionnement. « Cette plateforme est pérenne et structurante, et plus il y aura de mise en relation et de commandes, plus il y aura de producteurs qui vont y répondre », souligne Fabrice Ginalhac. Par ailleurs, la Chambre d’agriculture accompagne les producteurs dans la gestion de leur logistique, afin de mutualiser et d’optimiser les livraisons des commandes qui passent par Agrilocal41. « Nous pouvons travailler avec les agriculteurs sur cette organisation car le site nous permet de connaître les différents flux de marchandises et de commandes, cela leur permet donc de limiter les coûts », précise Fabrice Ginalhac. Cette mise en relation des acheteurs avec les producteurs permet également de développer de nouveaux circuits. Le Conseil départemental gère la plateforme et la Chambre d’agriculture incite les agriculteurs à s’inscrire et les accompagne pour développer l’approvisionnement en produits locaux sur le long terme.

Plus d’infos :

Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher
11-13-15 rue Louis Joseph Philippe – CS 41808 – 41018 BLOIS Cedex
Tél. : 02 54 55 20 00 – Fax : 02 54 55 20 01- accueil@loir-et-cher.chambagri.fr

www.loir-et-cher.chambres-agriculture.fr

Par Chloé Cartier-Santino

Interview d’Arnaud Bessé, président de la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher

 

En quoi la crise Covid-19 a-t-elle impacté les producteurs ?

Cette crise sanitaire a impacté différemment les producteurs. Pour les viticulteurs et les horticulteurs par exemple, il s’agit de conséquences fortes et directes avec des pertes financières sévères. Des solutions sont certes à portée de main, comme l’organisation de « drive », le développement de la vente par internet ou encore l’autorisation des marchés par les mairies, mais elles ne sont pas toujours simples à mettre en place pour les exploitants, notamment au niveau de la logistique. Pour les producteurs de produits frais, des réponses ont été trouvées rapidement et la population a été d’elle-même vers eux. Cette situation inédite a paradoxalement réintroduit énormément de relationnel dans l’agriculture !

Le soutien des municipalités, qui ont autorisé la réouverture des marchés en veillant au respect des gestes barrières et à la distanciation sociale nécessaire pour limiter la propagation du virus, a également permis à de nombreux agriculteurs de rebondir et de retrouver une activité de vente. 

 

Quel a été le rôle de la Chambre d’agriculture dans le développement des circuits de proximité ?

Au niveau de la Chambre d’agriculture, nous avons travaillé main dans la main avec d’autres institutions, le Conseil départemental, la Chambre de métiers et de l’artisanat ou encore la Chambre de commerce et d’industrie pour le développement de plateformes. Ainsi, nous avons encouragé les agriculteurs à s’inscrire sur Saveurs41 et Agrilocal41 afin de trouver de nouveaux débouchés. Ces sites sont totalement gratuits d’utilisation et permettent d’alimenter la population avec des produits locaux, sains et de qualité. Un grand travail d’information et de démarchage a été réalisé par les conseillères en charge des circuits de proximité dès le début du confinement, menant à l’augmentation des inscriptions sur chacune de ces plateformes !

 

L’après-crise n’est pas encore pour tout de suite, mais comment envisagez-vous l’avenir suite au développement de ces circuits au plus près de la population ?

Une grande partie de ce travail était en projet, nous avions des équipes déjà mobilisées. Mais celles-ci ont dû mener ces missions dans l’urgence, rapidement et avec efficacité. Le travail abattu est colossal ! Pour la suite, notre objectif est de professionnaliser, structurer et pérenniser toutes les actions qui ont été mises en place. On s’est rendu compte que la société était réellement en attente d’une offre en alimentation locale. Cette situation de confinement a permis à la population de prendre le temps de se renseigner sur les exploitations pratiquant la vente directe, et ainsi d’aller visiter celles près de chez eux !

Pour pérenniser ces actions, nous souhaitons travailler en synergie avec tous nos partenaires actuels parmi lesquels le Conseil départemental, la CCI et la CMA sont les principaux. C’est tous ensemble que nous parviendrons à replacer les productions locales au cœur de l’économie territoriale.

Interview de Nicolas Perruchot, président du conseil départemental de Loir-et-Cher. 

Quelle est l’importance de consommer des produits locaux dans un département comme le Loir-et-Cher ? 

En Loir-et-Cher, on a la chance d’avoir plusieurs centaines de producteurs, à la fois des maraîchers mais aussi des agriculteurs qui proposent leurs compléments de récoltes en vente directe, soit sur les marchés, soit auprès d’un réseau de particuliers. C’est évidemment important pour nous d’arriver à les soutenir et donc d’acheter chez eux. Durant cette période assez particulière, on a mis un point d’honneur à les mettre en relation avec un maximum de Loir-et-Chériens afin qu’ils puissent vivre de leur production. 

Quelle est la volonté du conseil départemental au travers de la création des plateformes Saveurs41 et Agrilocal41 ? 

Pour accélérer la mise en relation entre les producteurs et les acheteurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, on a décidé, il y a un moment déjà de créer une application Saveurs41.fr. Elle permet de recenser plus de 400 producteurs et 100 artisans des métiers de bouche, les marchés et de trouver plus facilement les produits locaux. C’est un outil de facilitation de la mise en relation. 

En complément, on a décidé il y a maintenant un peu plus d’un an, de lancer un projet de mise en relation entre les acheteurs de la restauration collective et les producteurs du 41 qui souhaitent mettre en ligne leurs produits. Il s’agit d’Agrilocal41.fr. Il est essentiel que l’on puisse préparer nos repas à partir de produits qui poussent ici en Loir-et-Cher, nous produisons par exemple 1 400 000 repas par an dans nos collèges. 

On responsabilise davantage la chaîne, en permettant une mise en relation entre les professionnels. Cela va permettre de structurer au mieux les filières d’achat local. 

Quel est le rôle du conseil départemental dans le développement des circuits de proximité ? 

Le département est un facilitateur pour la mise en relation entre producteurs et particuliers et entre producteurs et acheteurs de la restauration collective. Les produits locaux et les circuits de proximité sont pour nous une priorité importante. Durant cette période de confinement, on constate que le recours aux circuits courts est encore plus important dans un département comme le nôtre. On a bon espoir de faire prendre conscience à tout le monde de l’importance qu’il y a à consommer local, à connaître la traçabilité des produits et à essayer, je pense, de s’approvisionner près de chez soi demain quand la crise sera passée. 

Depuis le début de la crise, avez-vous remarqué un changement de comportement des Loir-et-Chériens vis à vis de leur consommation en produits locaux ? 

Les Loir-et-Chériens font de plus en plus appel aux circuits de proximité, c’est évidemment une bonne chose pour nous. Le nombre d’utilisateurs de Saveurs41 a augmenté considérablement, nous comptons aujourd’hui 6 660 visiteurs sur les trois premières semaines d’avril. J’en suis ravi et je les encourage à continuer, c’est important. J’espère que l’on gardera ces bons réflexes par la suite, et après la crise quand on sera déconfinés. On a la chance de vivre dans un département rural, avec de la production agricole de proximité et de qualité. De plus en plus de commerçants dans les petites communes se font le relais en vendant des produits locaux. Continuons à s’appuyer sur les circuits courts pour mieux se nourrir et mieux vivre avec nos producteurs. 

 

Facebook
Twitter
Envoyer à un ami
LinkedIn