Banque de France, le recul du surendettement

Marie-Agnès de Montbron, directrice régionale de la Banque de France.

Quand on parle de pauvreté, toute bonne nouvelle devient relative. En l’occurrence la Banque de France, auprès de laquelle sont déposés chaque année près de 120.000 dossiers de surendettement, annonce que l’année 2021 confirme la tendance à la baisse du nombre de personnes en difficulté ultime.

En clair, il a été déposé moins de dossiers de surendettement en 2021 que les années précédentes. Alors qu’on aurait pu imaginer que la crise sanitaire et la détresse qu’elle a engendré, allait compliquer les choses, il n’en n’a rien été. « C’est en partie dû à l’action des travailleurs sociaux, explique Marie-Agnès de Montbron, directrice régionale de la Banque de France. Mais aussi au versement rigoureux des allocations et à l’application du chômage partiel ». Ajoutons que la crise sanitaire a découragé bon nombre de personnes de se rendre dans les magasins. Par ailleurs, les bailleurs sociaux et les banques essaient de trouver des solutions avant qu’il ne soit trop tard.

La région Centre, comme les autres

Au regard du surendettement, la Région Centre est dans les grandes lignes semblable à ce que l’on observe en France. Les trois départements ligériens sont toutefois légèrement moins impactés, avec environ 230 situations de surendettement pour 100.000 habitants. Cela représente, dans le Loir-et-Cher par exemple, 693 personnes surendettées. Des gens qui sont pour moitié des hommes ou des femmes seuls, et des familles monoparentales dans 21% des cas. 60% des personnes surendettées n’ont pas de personne à charge. Enfin, 30% se trouvent dans une tranche d’âge qui va de 35 à 64 ans. 71% sont locataires, 15% propriétaires. On note d’ailleurs que 19.1% des dossiers contiennent des dettes immobilières.

La commission, pas souveraine

Les dossiers sont étudiés chaque mois, voire plus si besoin, par une commission que préside généralement le préfet, entouré de six personnes issues du monde bancaire et de bailleurs. Elle statue sur la conduite à tenir, qui peut aller jusqu’à l’effacement total ou partiel de la dette, et dont le montant est alors en moyenne de 19K€.

A noter toutefois que la décision de la commission peut être contestée quand il s’agit notamment de l’étalement de la dette. Elle peut en effet, faire l’objet d’un recours en justice.

Inclusion financière

Contrairement à ce que l’on observait quelques années en arrière, le surendettement n’est souvent pas dû à des excès de crédits à la consommation. « Non, précise, M.-Agnès de Montbron. Un ménage sur deux a ce que l’on appelle une capacité de remboursement négative. Autrement dit, quand on a payé les charges incompressibles, il ne reste plus assez d’argent. C’est donc souvent d’éducation financière dont il est question. Car en effet, les personnes concernées ne connaissent pas la totalité de leurs charges fixes, oubliant souvent le téléphone mobile, internet et la télé ».

En dépit du surendettement, il est un droit auquel chaque français a accès, ce sont les services bancaires : compte, chéquier et crédit. Cela s’appelle l’inclusion financière. Et pour être certain que ce droit soit bien appliqué, il existe des observatoires. Pour que l’hexagone soit bien couvert, des antennes vont prochainement être ouvertes dans chaque département, leur rôle étant de faire le lien entre les banques, les travailleurs sociaux et les organismes.

Stéphane de Laage

Pour prévenir le surendettement :

  • Téléphone : 3414
  • www.banque-france.fr
  • courrier : BdF-TSA 50120 75035 Paris Cedex01

Contexte socio-économique de la Région Centre-Val de Loire

  • 2 118 291 habitants
  • 7,3% chômage
  • 6,8% de la population de moins de 65 ans couverte par le RSA
  • 21.560€ de revenu médian
  • 13,1% de ménages sous le seuil de pauvreté
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