La coopérative céréalière fait monter en puissance son réseau d’agriculteurs respectant la démarche CultivUp pour une production plus respectueuse de l’environnement et une meilleure rémunération de l’exploitant.
On connaissait l’effet « push up » qui fait pigeonner les décolletés, la coopérative Axéréal, elle, applique l’effet « CultivUp » qui fait gonfler les revenus des céréaliers. Cette appellation dynamique recouvre une démarche qui ne l’est pas moins. Il s’agit pour les exploitants agricoles qui l’adoptent de respecter un cahier des charges très précis.
Lancée en 2017 par Axéréal, la démarche CultivUp monte en puissance. Le nombre de céréaliers l’ayant adopté est passé de 1 700 à 3 000 aujourd’hui. Il reste encore de belles marges de progression pour convaincre les 12 700 adhérents de la coopérative qui exploitent 630 000 hectares d’un vaste territoire s’étalant de la grande Beauce jusqu’à la Normandie, l’Auvergne et le grand Est.
L’argument « massue » susceptible de les convaincre est celui du prix. En effet, le principe de CultivUp est de garantir une meilleure rémunération aux producteurs grâce à des accords de filières passés avec de grands groupes industriels comme Bannette, Axiane, Ebly, Panzani, Harrys ou Lesieur. Soumis aux exigences de plus en plus pressantes des consommateurs pour des matières premières saines et respectueuses de l’environnement, les industriels de l’alimentaire doivent rendre des comptes et s’assurer de la qualité de leurs approvisionnements. Ils ont formulé leurs conditions avec l’outil « SAI Platform », revendiquant une « agriculture durable pour un monde meilleur ». Axeréal a été certifié sur cette plateforme et a élaboré le dispositif CultivUp.
Valérie Leguereau exploite avec son mari 450 hectares de céréales.
Observation des sols à la loupe
CultivUp s’apparente à la démarche développement durable adoptée par de nombreuses entreprises. Elle repose sur les fameux trois « piliers » : environnement, social et économique. Sur l’exploitation de 450 hectares qu’elle gère avec son mari en petite Beauce, Valérie Leguereau met en pratique le cahier des charges Cultiv’Up depuis 2017. « Sur le volet environnemental, explique-t-elle, nous apportons un soin particulier à l’étude des sols. Ils sont analysés par un spécialiste, et l’observation quotidienne des cultures permet ensuite de limiter les apports d’amendements au strict nécessaire. » Chaque parcelle est ainsi observée et suivie à la loupe avec la saisie de chaque intervention sur un logiciel dédié, intitulé « Synchroo » auquel le client final peut accéder. Le volet social de la démarche concerne les conditions de travail, de sécurité et de santé des exploitants eux-mêmes et de leurs éventuels salariés. Quant au volet économique, il s’attache aux conditions de rémunération du producteur en fonction de la filière concernée. « C’est une grande sécurité pour nous d’avoir la garantie de la commercialisation de notre production à la juste valeur de notre engagement dans cette certification, reconnait Valérie Leguereau. C’est aussi une fierté de savoir que l’on travaille pour de grandes enseignes de référence comme Bannette ou Panzani. »
L’an dernier, 400 000 tonnes de grains ont été produits sous le label Cultiv’Up. L’objectif est d’atteindre le million de tonnes à l’horizon 2022, soit le quart de la production annuelle d’Axéréal qui a l’ambition de devenir la coopérative agricole durable.
L’effet « push up » de CultivUp n’a donc pas achevé son opération séduction.
Par Bruno Goupille
Covid-19 : Sécurité sanitaire renforcée pour les moissons
La coopérative Axéréal a fait face à la pandémie en mettant en place les gestes barrières et les mesures de distanciation physique dans tous ses silos. Ces mesures sont renforcées avec le début de la période des moissons. « Nous avons revu de nombreux points dans l’accueil et l’organisation des sites. Le port du masque par exemple, tout comme le fait de rester dans le véhicule dans la file d’attente ou le dépôt du bon de livraison dans une bannette, sont des mesures systématiquement appliquées sur l’ensemble des silos », précise Jérôme Bos, directeur des activités agricoles. 650 saisonniers ont été recrutés et formés à distance, notamment au respect des gestes barrières.
La période des moissons, qui débute avec un peu d’avance, représente pour Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, un enjeu stratégique : « Nourrir les français et contribuer à alimenter le reste du monde est une mission dont l’actualité récente nous a rappelé le caractère essentiel. Notre région, souvent qualifiée de grenier à grains de la France, joue un rôle prépondérant dans ce qui relève d’un enjeu géostratégique majeur pour notre nation. »