Catherine Beaugrand, conseillère et référente au « sas apprentissage » et Leïla Salhi, directrice de la Mission locale du Romorantinais.
La Mission locale accueille, informe et oriente les jeunes âgés de 16 à 25 ans. Dans le Loir-et-Cher, son expertise dans l’accompagnement des jeunes vers la formation et l’emploi l’a conduite à devenir partenaire du dispositif « sas apprentissage » porté par la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA). Exemple dans le Romorantinais.
Avant l’alternance, le sas apprentissage
Lancé en mars 2019, le « sas apprentissage » propose 4 jours d’ateliers collectifs (présentations de métiers, connaissance de soi, de l’entreprise, CV, lettres, mail, contrat, simulations d’entretien, aides…) coanimés par la Mission locale et la CMA pendant lesquels « le jeune est acteur de son parcours et participe ». Chacun bénéficie en plus d’un accompagnement individuel de la Mission locale et de la CMA qui leur propose aussi des offres. En raison de la pandémie, les visites d’entreprises sont remplacées par les outils numériques. Les jeunes ont aussi la possibilité de participer à un stage « Team Building », du coaching animé par la championne de natation tourangelle Muriel Hermine. Financé par le plan d’investissement dans les compétences, il s’agit d’une « phase où on prépare les jeunes à trouver un employeur, à entrer en apprentissage. C’est une aide à la détermination, à la construction et à la vérification de projet », explique Leïla Salhi, directrice de la Mission locale. « On travaille sur la faisabilité du projet au regard de leurs compétences et de leur mobilité, sur les codes et les attentes de l’entreprise » comme le savoir-être et la confiance en soi. Les profils des jeunes inscrits sont variés que ce soit en termes de qualification, d’âge, de projet professionnel. En 2019, lors de la première édition, ils étaient 13 de différents secteurs (vente, cuisine, électricité, horticulture…) intéressés par l’apprentissage à s’y être inscrits volontairement. À la suite de ce sas, six ont trouvé un contrat d’apprentissage, un s’est tourné vers une formation qualifiante, deux ont intégré la garantie jeunes, les autres ont été embauchés. À noter que « les jeunes peuvent intégrer le CFA jusqu’au 28 février ».
Le dispositif alternance
« On accompagne tous les jeunes qui sont en recherche ou en cours d’alternance pour éviter la rupture avec l’employeur et préparer leur sortie de l’alternance » en partenariat avec les chambres consulaires. « La Mission locale accompagne aussi bien sur le versant social (logement, mobilité…) que l’emploi » en prenant en compte l’indécision des jeunes, « leurs difficultés à exprimer leurs envies et attentes ». Les jeunes sont repérés par les conseillers qui leur proposent un accompagnement global et individuel ou en mini-groupe. Plus qu’un soutien, c’est un suivi dans la durée, des conseils, des informations, des offres, des actions. « Il y a tout un travail à faire avant que le jeune puisse engager la démarche », souligne Catherine Beaugrand, l’une des conseillères qui travaillent avec les jeunes sur leurs projets, leurs intérêts professionnels, la connaissance des métiers, la réalité de l’entreprise et l’acceptation de ses contraintes. Ils sont envoyés en stage dans les entreprises pour que « le jeune puisse aller confronter son projet sur le terrain et découvrir un métier, se mettre en situation ou se faire connaître ». Actuellement, ce sont 140 jeunes qui font appel à la Mission locale du Romorantinais. Chacun trouvera un contrat d’apprentissage, retournera en scolarité ou en emploi ou entrera en formation. « De plus en plus, c’est la saisie d’opportunité et moins d’attentes par rapport à l’intérêt du métier. » Hors du contexte scolaire, « la qualité de la relation avec le conseiller vient du fait qu’il n’y a pas de notion d’obligation » ; la Mission locale dénombre peu d’abandons.
par Laëtitia PIQUET