Le fondateur d’Amaltup Sébastien Duboc (à droite), et son associé retraité de l’agroalimentaire, Fabrice (à gauche).
Avec la sortie, cet automne, d’une nouvelle gamme de crackers au chèvre, la société Amaltup n’a pas fini d’inventer. Portraits croisés d’une jeune entreprise prometteuse, et de son fondateur à la tête fourmillante d’idées.
Créée en février 2018, Amaltup tire son nom de la contraction des mots Amalthée – une figure mythologique qui aurait, en prenant la forme d’une chèvre, allaité Zeus lorsqu’il était enfant – et startup. Un écho au parcours de son fondateur, Sébastien Duboc, mais aussi une promesse : celle de s’ériger en société innovante et dynamique au service du bien-manger. Car la transformation fromagère, cet ingénieur en agriculture la connaît bien. De sa famille maternelle versée dans la production laitière, il a hérité sa passion pour l’élevage. De ses études à UniLaSalle-Beauvais, de tous les savoir-faire nécessaires en matière de travail agricole. Et de ses nombreuses expériences professionnelles, une connaissance approfondie de la filière chèvre. « J’ai même travaillé en amont, en nutrition animale ou dans la vente d’équipement de traite », raconte celui qui, au cours de ces différentes incursions dans le monde de l’élevage caprin, a souvent été considéré comme un interlocuteur clé. Fort de ce statut, il a d’abord travaillé pendant un an avec un éleveur dans le Perche, puis rejoint une structure de conseil en élevage dans l’Orme… Avant de créer Amaltup, une entreprise basée à Parçay-sur-Vienne qui élabore et commercialise des produits à base de lait de chèvre bio, transformé par des artisans soigneusement sélectionnés.
Aujourd’hui, on trouve quatre gammes différentes dans les rayons des magasins bio, des boutiques spécialisées et d’une poignée de primeurs et de cavistes : des barres énergétiques, des tartinades pour l’apéro, des confitures de lait (de chèvre, cela va de soi !)… Et depuis peu, des crackers. « L’idée, c’est d’avoir un socle commun à partir de cette matière atypique qu’est le lait de chèvre, et d’utiliser des outils de production existants », explique l’ingénieur en agriculture, qui s’est fixé pour limite de ne proposer que des produits d’épicerie à longue conservation. Car pour exister, Amaltup s’appuie sur la valorisation d’excédants saisonniers… Et connaît donc des pics de production au printemps et en été. D’où l’intérêt de travailler avec une grosse laiterie – celle de la Cloche d’Or, à Pont-de-Ruan –, qui accepte de ne pas lui fournir de volumes réguliers.
Goût d’entreprendre et vision à long terme
Si les produits vendus sous les marques So Chèvre et Avril&May sont déjà proposés dans plus de 700 points de vente – « preuve que l’entreprise accroche bien côté distribution » selon son fondateur –, Amaltup devrait encore se développer. « On va continuer à inventer de nouvelles gammes », confie Sébastien Duboc, qui travaille actuellement à l’élaboration d’une boisson à base de petit-lait, et n’exclut pas d’ajouter d’ici quelques années un élevage à l’écosystème qu’il s’est créé.
Le tout, en progressant bien sûr à son rythme. « J’ai souvent été freiné dans le passé », raconte-t-il, ajoutant qu’il avance désormais – ce sont ses mots – avec beaucoup d’élan, accompagné au quotidien par son associé bénévole Fabrice et sa soeur Marie. À eux trois, ils ont su créer une atmosphère épanouissante, propice aux nouvelles idées. Car au sein de la filière caprine, tous les possibles sont ouverts… « On peut remplacer le lait de vache par du lait de chèvre dans tellement de recettes différentes ! », conclut le chef d’entreprise avec enthousiasme.
Par Juliette Lécureuil