Actuellement 26 patients sont en réanimation au centre hospitalier d’Orléans. La crise sanitaire se calme et les personnels reprennent leurs esprits après une crise d’une « extrême violence », parfaitement gérée.
Dès le 13 mars, les activités hospitalières programmées ont été stoppées au profit des « patients Covid ». La crise a débuté au SAMU qui a reçu jusqu’à 450 appels par jour ; les capacités de réponse ont rapidement été doublées, et les effectifs de réanimation ont été portés à 300 personnes, parmi lesquels des élèves infirmiers.
Le CHRO a compté jusqu’à 150 patients-Covid en médecine et 61 en réanimation au plus haut du pic. La restructuration forcée a permis d’atteindre 82 lits de réanimation contre 35 en temps ordinaire. Les lits du service de réanimation médicale ont été requis, puis ceux de chirurgie, de chirurgie pédiatrique et enfin ceux du bloc opératoire (les opérations programmées avaient été reportées).
Au total, 401 patients ont été hospitalisés victimes du COVID-19, on a déploré 46 décès. A ce jour, une majorité de patients est rentrée à domicile, 10% sont en service de réadaptation fonctionnelle.
Coopération active
L’activité de chirurgie non Covid a été reportée sur la clinique de l’Archette, au sud d’Orléans pour les pathologies urgentes. « Une coopération très efficace s’est jouée, explique Olivier Boyer, le directeur du CHRO, en même temps que s’organisait la mobilisation de nombreux bénévoles expérimentés. Des personnels médicaux et paramédicaux ont souvent pratiqué d’autres métiers que le leur ». Belle collaboration avec des cliniques qui ont donné du temps et des matériels, tandis que le Groupement hospitalier de territoire a été efficace. Le CHRO a quant à lui reçu 6 patients du CHU de Reims, arrivés en bus médicalisés.
C’est le laboratoire d’analyse qui a été l’un des premiers services impactés. Plusieurs techniques particulières ont ainsi été déployées, et des automates achetés pour avoir une approche plus industrielle des analyses, pour aller jusqu’à 450 examens quotidiens.
Un hôpital sacrément efficace
Le Dr Thierry Prazuck, chef du service de maladies infectieuses se félicite que « 4 à 5% seulement du personnel ait été infectés, dont une grande partie asymptomatique. 50 agents seulement touchés et pas de transmission nosocomiale aux patients ». « On a senti rapidement qu’il se passait quelque chose de grave. Qui aurait pensé qu’on allait quintupler la capacité de lits de réa au CHR, et que l’on aurait le renfort de médecins retraités ou en vacances » ?
Pour les semaines à venir
La deuxième vague si elle a lieu, aura un pic moins haut mais surement plus long. L’hôpital en appelle donc à la sagesse de tous. Il s’organise pour garder une capacité d’accueil d’un « filet » régulier de Covid-19. Une plateforme de test s’organise avec l’ARS pour être opérationnelle à la mi-mai avec une capacité d’environ 450 analyses quotidiennes.
Les entrées au CHRO sont désormais restreintes et filtrées. Pas de visite, sauf accompagnement de mineurs ou personnes âgées, ou en soins palliatifs. Pour les accouchements, seul le deuxième parent est autorisé. Les consultations sont plus espacées et la téléconsultation développée. Un fauteuil sur deux dans les salles d’attente, un parcours administratif simplifié, et le paiement en ligne se fait par carte bleue.
Le dépistage à J-2, fait désormais partie du bilan pré anesthésie. Pour un patient qui serait révélé positif, si l’opération est programmée, elle sera reportée, si elle est urgente, elle sera faite.
Pour anticiper votre venue à l’hôpital, consultez le portail « monCHRorleans »
Par Stéphane de Laage
Olivier Boyer, directeur du CHRO