Les travaux publics régionaux favorables à une reprise sous conditions

François Huret, président de la Fédération Régionale des Travaux Publics du Centre-Val de Loire.

Le président de la fédération régionale des travaux publics, François Huret, lance un appel pour une reprise progressive et sécurisée de l’activité, alors que 85% des entreprises du secteur sont à l’arrêt.

Le 3 avril dernier, l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) a diffusé largement à tous ses adhérents un « Guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de la construction en période d’épidémie de Coronavirus Covid 19 ». Ce document de 23 pages, agréé par les pouvoirs publics, recense dans le détail toutes les mesures et consignes que doivent observer les entreprises et leurs collaborateurs pendant toute la période de confinement. A défaut de pouvoir le faire, l’organisme recommande même de « stopper l’activité sur les travaux concernés ». Le guide comporte des recommandations précises, avec des modèles d’affichettes, pour toutes les circonstances de travail sur un chantier, que ce soit pendant le transport, dans les bases vies et bungalows, ou sur le chantier lui-même. Sont également prévus des questionnaires de vérification de la santé des salariés et une liste de points à étudier avec les clients professionnels ou particuliers.

« Cet outil était fortement attendu par la profession, se réjouit François Huret, le président de la Fédération Régionale des Travaux Publics du Centre-Val de Loire (FRTP), alors même que notre activité est pratiquement au point mort depuis le confinement ».

Garantir un cadre de sécurisation sanitaire

« Ce guide élaboré en concertation avec les organisations professionnelles et syndicales et quatre ministères, permet aujourd’hui de garantir à nos salariés un cadre de sécurisation sanitaire absolument indispensable, compte-tenu de la spécificité du travail sur nos chantiers », affirme le président régional.

Toutefois, François Huret tient à préciser les limites de l’exercice. « Il ne s’agit pas d’un passeport pour reprendre n’importe comment et n’importe quand. La reprise ne pourra se faire qu’au cas par cas et de manière progressive. Elle exige l’accord systématique des maitres d’ouvrage publics et privés, et l’évaluation par les chefs d’entreprises de leur capacité à faire respecter les recommandations. A défaut, il n’y aura pas de reprise ! », prévient-il.

La FRTP se déclare prête à mobiliser son comité prévention santé sécurité pour apporter à ses adhérents les conseils utiles et les réponses adaptées avant toute reprise. Compte tenu de la situation très particulière, la fédération ne comprendrait pas que des pénalités de retard puissent être appliquées.

François Huret préconise l’instauration d’un plan de relance associant tous les acteurs de la filière, maîtres d’ouvrages, maître d’œuvre, fournisseurs. Il souhaite aussi une relance des appels d’offre qui ont chuté de 60% dans la semaine du 16 mars. Par ailleurs, sachant que les travaux publics dépendent à 70% de la commande publique, la FRTP s’inquiète des retards de décisions d’investissements liés au report de second tour des élections municipales.

94% des entreprises des travaux publics en chômage partiel

La FRTP Centre-Val de Loire a réalisé une enquête auprès de ses 600 adhérents afin d’établir un état des lieux au 26 mars 2020. A cette date, la situation était la suivante :

  • 85% des entreprises en arrêt total
  • 12% maintiennent plus de 25% de leur activité
  • 98% ont plus de la moitié de leurs effectifs en arrêt.
  • 63% ont la totalité de leurs effectifs à l’arrêt.
  • 94% des entreprises ont fait une demande d’activité partielle
  • 97% des entreprises rencontrent des problèmes d’approvisionnement en matériaux
  • 92% ont des difficultés d’approvisionnement en produits de sécurité (gel ou masques)
  • 65% observent que les collectivités locales et entreprises publiques demandent l’ajournement ou l’arrêt de leurs chantiers.
  • 12% constatent des annulations de commandes.

Quelle reprise ?

  • 58% des entreprises considèrent qu’aucun de leur chantier ne revêt un caractère d’urgence.
  • 41% estiment qu’aucun de leurs chantiers ne pourra réunir les conditions sanitaires satisfaisantes pour une reprise.
  • 27% pensent qu’elles pourront redémarrer avec plus de la moitié de leur activité habituelle.
  • 61% estiment qu’elles pourraient mobiliser plus de la moitié de leurs effectifs.
  • 83% estiment que la question des difficultés d’approvisionnement reste centrale
  • 37% pensent continuer à recourir à l’activité partielle pour plus de la moitié de leurs salariés

Des modèles d’affichettes préventives sont fournies avec le « Guide de préconisation de sécurité sanitaire »

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