4000 euros pour embaucher un jeune

Le volet offensif du plan de relance comprend des dispositions importantes pour favoriser l’embauche des jeunes de moins de 25 ans. Explications et témoignage.

700 000 jeunes français sont arrivés sur le marché du travail en septembre et tous ne trouveront pas un emploi facilement en raison d’une conjoncture économique déprimée et aggravée par la crise sanitaire. En Centre-Val de Loire, une augmentation de 9,6% du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans avait déjà été noté à la fin août. « Depuis, on observe une reprise de l’intérim ce qui pourrait indiquer que les emplois détruits par la crise sont recréés sous une forme précaire » analysait Pierre Garcia, le directeur régional de la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) lors d’un point avec la presse.

Décret du 5 août

Le plan de relance présenté par le gouvernement vise à combattre les effets dévastateurs de la crise sanitaire sous deux axes. « Un axe défensif avec les mesures de chômage partiel et d’allègement de charge pour éviter les licenciements, explique Pierre Garcia, et un axe offensif avec un ensemble de mesures favorisant l’embauche des jeunes ».

Le dispositif d’aide à l’embauche des jeunes de moins de 26 ans a fait l’objet d’un décret en date du 5 août 2020 qui en précise les modalités. Le montant financier apparaît substantiel puisqu’il s’élève à 4 000 € par salarié embauché.

Des conditions explicites

Son attribution est néanmoins assortie de conditions précises : il doit s’agir d’embauches en CDI, ou en CDD d’au moins 3 mois, dont la rémunération est inférieure ou égale à deux fois le SMIC horaire (20,30 € bruts). Les contrats, qui ne s’appliquent pas aux administrations, collectivités locales et particuliers employeurs, doivent être signés avant le 31 janvier 2021. Le montant de l’aide, versée à raison de 1000 euros par trimestre, est proratisé en fonction du temps de travail et de la durée effective du contrat. Le salarié doit être maintenu dans les effectifs pendant au moins 3 mois à compter du 1er jour du contrat.

Des conditions certes exigeantes mais nécessaires pour éviter les effets pervers des « chasseurs de prime ».

 « L’aide financière permet de mieux former nos chargés de clientèle. »

 À Blois la plateforme téléphonique Sitel recrute des chargés de clientèle dont une trentaine seront embauchés via les mesures du plan de relance.

Le centre d’appel Sitel, autrefois Acticall, de Blois a un besoin permanent de recrutement en raison du « turn-over » important des métiers de téléconseillers. « Nous recrutons près de 200 de personnes chaque année pour notre site qui emploie environ 450 personnes », précise Alexandra Nouvellon, responsable ressources humaines. Sur ce nombre, une trentaine seront embauchés grâce aux dispositions du plan de relance en faveur de l’emploi des jeunes.

« Soyons francs, la prime de 4 000 € est un argument non-négligeable, reconnaît Alexandra Nouvellon. Cette aide nous permet de consacrer plus de temps à la formation de jeunes novices afin de les faire monter en compétences ».

Une dizaine ont déjà été recrutés via le dispositif d’Etat en septembre et octobre, d’autres le seront dans les prochaines semaines sachant que les périodes de fin d’année correspondent à des périodes de forte activité pour les clients de Sitel comme les mutuelles, les banques ou les fabricants de robots culinaires.

« Cette mesure ouvre aussi notre recrutement à des profils différents en termes d’aptitude et de compétences, ajoute Alexandra Nouvellon. Mais elle ne sera pas suffisante pour satisfaire l’ensemble de nos besoins même si elle apporte un peu plus de confort dans une année difficile ».

Par Bruno Goupille

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