Alors que, de l’avis même des représentants des chefs d’entreprise du GPA et de la CPME, l’Urssaf a pris ses responsabilités dans le fameux « quoi qu’il en coûte » de l’ère COVID, l’organisme va reprendre ses recouvrements d’ici la fin de l’année. Ensemble, ils lancent un appel aux entrepreneurs qui n’auraient pas encore épongé leurs dettes : « c’est le moment de se faire connaître. »
En mars 2020, alors que les entreprises françaises sont quasi toutes à l’arrêt, l’Etat et son recouvreur Urssaf, mettent rapidement en place des mesures exceptionnelles, dont des exonérations, des allègements et des reports de cotisations sociales. En partenariat avec le GPA (groupement de prévention agréé), émanation de la CPME et acteur de prévention des difficultés en entreprise, qui leur remonte les cas les plus alarmants, l’Urssaf Centre-Val de Loire assure, par la voix de son directeur Julien Floc’h, qu’ils sont allés jusqu’à « faire de la dentelle pour aider les chefs d’entreprise. Ensemble, nous militons pour être des facilitateurs et pour un recouvrement plus humain. Nous devons sans cesse jongler entre la performance du recouvrement – parce que nous avons la protection sociale, de tous, à financer – et l’accompagnement et la compréhension de la réalité du quotidien du chef d’entreprise ». Le paiement de la part patronale des cotisations sociales de la période COVID s’est donc fait de manière très progressive. Toujours selon lui, 95 % des entreprises de la région ont accepté les plans d’apurement proposés et la plupart d’entre elles ont remboursé ce qu’elles doivent.
Pour les autres, l’Urssaf annonce avoir recommencé les recouvrements. « À l’automne, nous envoyons les relances puis les mises en demeure pour les entreprises qui ne réagissent pas. » Aussi, le recouvreur conseille aux entreprises : « Si vous n’avez pas la possibilité de payer tout de suite, contactez-nous maintenant ». Des plans d’apurement sans pénalités sont encore possibles dans les prochaines semaines, pour les entreprises qui se rapprocheront de l’Urssaf. En 2023, il sera trop tard…
S’il mentionne le droit à l’erreur dont bénéficie le chef d’entreprise, et la bienveillance dont saura encore faire preuve l’Urssaf – eu égard aux difficultés conjoncturelles qui se succèdent – le recouvreur se veut un peu plus ferme en cette fin d’année. Il rappelle que le système, déclaratif, se veut basé sur la confiance mutuelle et que l’entreprise « ne doit pas financer sa trésorerie avec la protection sociale. » Patrice Duceau, président du GPA Centre-Val de Loire, abonde « aider les entreprises, ça a du sens collectivement pour sauver l’emploi et donc le financement de la protection sociale. Les services de l’Etat et les entreprises ont maintenant bien compris que jouer collectif est primordial ».
Delphine Sergheraert