Treesition, start-up environnementale et géniale !

Treesition

Treesition c’est l’association franglaise des arbres et de la transition écologique, pour faire de la forêt l’alliée des agriculteurs. Une façon écologique de protéger les sols mis à l’épreuve par un climat de plus en plus chaud et sec.

« C’est ce que l’on appelle l’agroforesterie, explique Daniel Dos Santos, une pratique ancestrale qui s’est arrêtée dans les années 1950, quand on a commencé à cultiver à grand renfort de pesticides et de désherbants. »

Daniel Dos Santos, originaire de Gien, est ingénieur en biotechnologies. Longtemps consultant pour l’industrie pharmaceutique, il a acquis sa sensibilité environnementale au gré de ses voyages dans le monde. « L’idée de départ est double, poursuit-il. Les terres agricoles souffrent et pourtant on les malmène. En les labourant, contrairement aux apparences on ne fait pas remonter les cailloux, on fait descendre la terre. Quand il pleut, ces mêmes terres sont lessivées. Enfin, le soleil de plus en plus chaud brûle les cultures, qui demandent de plus en plus d’arrosage, ce qui diminue les rendements. »

D’où l’idée de remettre au goût du jour l’agroforesterie. Pour cela, il fallait répondre à quelques prérequis. D’une part trouver une essence d’arbre qui pousse vite et bien et qui soit résistante aux nouveaux aléas climatiques. Il fallait ensuite élaborer un système financier qui permette d’acheter les plants et de les cultiver sur des terres agricoles, donc de dédommager l’agriculteur pour la perte de surface.

C’est tout cela que Treesition a judicieusement élaboré depuis 2018. La start-up a été créée en 2022 et vient d’intégrer l’incubateur Agreen Lab’O Village By CA à Orléans.

L’arbre magique

Le paulownia est une essence d’arbre qui, comme son nom ne l’indique pas, est originaire d’Asie. Un arbre dont tout le monde rêve, qui atteint sa maturité en une dizaine d’années. Vingt mètres d’un fût rectiligne, de densité moyenne, à la fois souple et résistant. On en fait du bois d’œuvre dans sa partie basse, de la palette et du bois énergie pour le reste. Utilisé pour des structures de maisons légères ou du mobilier (la marque Maisons du Monde l’utilise depuis longtemps), il a les caractéristiques idéales, y compris esthétiques.

S’agissant de sa croissance, le paulownia est tout aussi magique. « Ses racines descendent jusqu’à huit mètres de profondeur, explique Daniel. Ce qui présente l’intérêt de bien l’ancrer mais aussi de stabiliser le terrain sur lequel il est planté. Il évite le lessivage. Bien sûr, comme pour tous les arbres, ses feuilles et ses branches mortes nourrissent le sol. »

Et voilà donc la réciprocité que met Treesition en avant. Si l’agriculteur accueille des plantations de paulownia (généralement deux rangs plantés en quinconce) sur ses cultures céréalières, il perd certes de la surface mais a un meilleur rendement et une protection accrue grâce à la synergie entre la culture et l’arbre, l’ombre et la nourriture biologique. Et il est bien entendu indemnisé à hauteur de 10 % de la valeur de chaque arbre.

Bingo !

La start-up a pensé un circuit tripartite profitable à tous. Pour faire simple, l’investisseur (entreprise ou particulier) achète les plants jeunes (un arbre coûte entre 50 et 110 €) qui vont être hébergés par l’agriculteur. Treesition les fait grandir, pratique les éclaircies régulières puis les coupe et les vend. « L’actionnaire » peut ainsi espérer, selon son investissement, un rendement de l’ordre de 12 % l’an sur dix ans, sachant qu’un arbre mature est vendu 850 € / m3 une fois transformé. Le calcul est savant mais il est bien pensé. La start-up, qui a donc intégré l’Agreen Lab’O, devrait croître sans peine, aussi vite que ses arbres.

Stéphane de Laage

Facebook
Twitter
Envoyer à un ami
LinkedIn