Transition énergétique : Le Loiret appuie sur l’accélérateur

Marc Gaudet, Président du Département du Loiret. © D. Chauveau

Cette année, plusieurs actions ont été lancées par le Département du Loiret en faveur de l’environnement. Rénovations et isolations des bâtiments, végétalisation, soutiens et conseils aux communes… On fait le point avec Marc Gaudet, président du Conseil départemental, et Christian Braux, le « monsieur environnement » du Loiret.

Particuliers, entreprises, collectivités… Y a-t-il réellement un défi environnemental à relever ?

Quand on lit les rapports des scientifiques sur le sujet, notamment ceux du GIEC, on se rend compte du changement climatique. Au Conseil départemental, on souhaite réduire notre empreinte carbone sur l’environnement avant les délais imposés par la France. Evidemment, c’est un objectif ambitieux… Notre force est de ne pas passer des années et des années à faire des diagnostics, mais à créer un plan d’action et de le mettre en œuvre sans tergiverser.

Pourtant, le Conseil Départemental n’est pas connu pour ses actions en faveur du climat…

Nous sommes souvent pointés du doigt sur les routes, les déviations. Tout le monde veut réduire le trafic en centre-ville pour que celui-ci respire. En même temps, certains mettent en avant la démolition de zones humides lorsqu’on créé des déviations ! Il faut savoir que le Département a décidé d’aller plus loin que la législation, en replantant plus d’arbres qu’il n’y avait auparavant et en construisant des zones humides plus grandes lorsqu’une nouvelle route est créée. Et il faut avouer que c’est très complexe à faire.

Depuis quand le Loiret s’est-il lancé dans la transition énergétique ?

Un coup d’accélérateur a été mis au mois de juin 2019, lors d’une session du conseil départemental sur l’environnement. Depuis longtemps, le Département possède des politiques de préservation de l’environnement, de la qualité de l’eau, notamment dans les rivières, et de respect de la réglementation. Tous les ans, on labellise de nombreux espaces naturels sensibles sur le territoire afin de protéger au mieux les espèces et l’environnement. On finance aussi régulièrement les restaurations de milieux aquatiques.

Aidez-vous les collectivités du territoire à mettre en œuvre des politiques de transition énergétique ?

On développe l’aide et le conseil aux collectivités en ce sens, effectivement. Ce sont elles qui sont à l’initiative de beaucoup de projets de transition. Cette dernière année écoulée nous a permis de soutenir financièrement la métropole orléanaise pour la création du Musée Orléanais de la Biodiversité et de l’Environnement (Mobe), qui doit devenir un phare du département sur ces questions. Nous accompagnons également les communes en ce qui concerne la prévention des risques, notamment des risques inondations, afin d’éviter le drame de 2016. Les communes rurales sont particulièrement demandeuses de cette gestion des crises environnementales.

Avec la loi sur la transition énergétique, on parle beaucoup de rénovations et d’isolations de nos bâtiments. Qu’en est-il dans le Loiret ?

Tous les bâtiments et établissements appartenant au Département du Loiret passent un audit. L’objectif est de hiérarchiser et de prioriser ceux ayant le plus besoin d’une rénovation énergétique. Pour cette initiative, nous avons d’ailleurs reçu un prix dans le cadre du programme ACTEE, en décembre dernier, programme permettant d’accélérer la rénovation énergétique des bâtiments publics des collectivités.
Cet audit va donc aboutir à des rénovations, voire des reconstructions de tous les bâtiments consommateurs d’énergie. Des expertises sont déjà engagés en ce sens.

On imagine donc que certains collèges du Loiret vont connaître des changements…

Deux collèges vont être construits, pour 2021. L’un sera à énergie positive, l’autre à très haute qualité environnementale. L’année dernière nous avons aussi lancé un budget participatif de 80 000 euros à destination des collégiens pour qu’ils proposent des projets verts pour leurs établissements. Une trentaine de projets ont été déposés et nous sommes actuellement en train de les étudier. Pour aller plus loin, le Département lance une opération de grande ampleur, en plus de ce budget : 1 000 arbres pour nos collèges. A raison de quinze à vingt arbres par cour de collège, il s’agit de verdir de nouveau les espaces de détente des jeunes, comme lorsqu’il y avait des marronniers dans nos cours d’écoles, à l’époque. Cela permet d’avoir de l’ombre et de la fraicheur, deux éléments demandés par nos collégiens suite à la canicule de 2019.

Propos recueillis par Claire Seznec. 

Facebook
Twitter
Envoyer à un ami
LinkedIn