Train à hydrogène, une expérimentation made in Centre-Val de Loire

Le train à hydrogène allemand en gare de Loches le 1er février 2023
Le train à hydrogène allemand en gare de Loches le 1er février 2023

 

Le 1er février dernier en gare de Loches, il fallait jouer des coudes pour être sur le quai et assister à l’entrée en gare du train à hydrogène d’Alstom, le Coradia iLint. Cette première expérimentation d’un train à hydrogène circulant sur le Réseau Ferré National, sur la ligne Tours-Loches, a rassemblé tous les élus, officiels, techniciens et médias des quatre coins de l’Hexagone. Au risque d’en décevoir certains qui s’imaginaient déjà monter à bord, il s’agissait d’une expérimentation sur 3 jours.

 

Un premier essai sur une ligne ouverte 

Le Maire de Loches, Marc Angenault, s’est félicité ce mercredi 1er février de l’expérimentation lancée devant un parterre composé d’une centaine d’élus et de journalistes. « Il s’agit d’un marqueur fort pour la région, pour Loches et pour la mobilité rurale. La moitié de la population vit en agglomération. Chaque jour, nous dénombrons 8 000 sortants vers la métropole de Tours et 4 000 entrants vers Loches. Il est donc primordial de créer de la fluidité. »

Trois jours d’essais avaient été annoncés sur la ligne Tours-Loches (réouverte en août 2022 après dix mois de travaux) pour un coût de 300 000 € financés par la région Centre-Val de Loire. Afin de garantir le bon déroulement des essais, tous les trains de milieu de journée avaient été supprimés et remplacés par des cars pour les usagers. La directrice Territoriale SNCF Réseau, Francesca Aceto, s’est félicité de « l’agilité et de la réactivité de toutes les parties dans l’organisation de ce projet. »

 

Un train déjà lancé chez nos voisins allemands

« Le Coradia iLint, rappelle Jean-Baptiste Eyméoud, Président d’Alstom France, a été lancé il y a quelques années en Allemagne avec une mise en circulation en 1998. Son exploitation commerciale a démarré en 2022. L’Italie et quatre régions françaises ont passé commande de ces trains qui circuleront dans deux ans. 50 % du réseau n’étant pas électrifié et un cathéter coûtant cher à déployer, ce train à hydrogène répond de manière idoine à cette problématique. »

C’est un train léger de passagers circulant sur des voies non électrifiées dont la traction est assurée par une pile à combustible à hydrogène. Aussi silencieux qu’un train électrique, il ne rejette que de la vapeur d’eau dans son environnement. D’une longueur de 54 mètres avec 150 places à bord, et répondant aux dernières normes européennes pour l’accessibilité, il dispose des mêmes performances qu’un train roulant au diesel avec une vitesse de 140 km/h.

 

Un train de la mobilité du futur à ne pas rater…

Le Président de la Région Centre-Val de Loire, François Bonneau, s’est aussi exprimé : « ce train n’a de sens et de portée que si on le voit comme un élément fondamental de la mobilité du futur. Il y a une transformation du paradigme des mobilités et un optimisme sur l’aménagement du territoire. Les priorités de la région sont sur les lignes du quotidien fonctionnant au diesel. Il s’agit de tendre progressivement vers la décarbonation. »

« Des discussions seront entreprises avec Alstom à l’avenir sur l’adaptation de leurs offres aux besoins de la région Centre-Val de Loire », poursuit le Président régional. Pour l’heure, aucune commande n’a été passée, à l’inverse de l’Auvergne Rhône-Alpes, de la Bourgogne Franche-Comté, du Grand Est et de l’Occitanie.

 

Camille Colloch

 

Épilogue : « Le lendemain du lancement de l’expérimentation (jeudi 2), un problème technique au niveau d’un capteur de vitesse a été détecté. Par mesure de prudence, la décision a été prise d’interrompre les essais afin de ne pas prendre le risque d’impacter davantage le service commercial de la ligne Tours-Loches, qui avait déjà été interrompu en dehors des heures de pointe pour permettre ces essais. Cependant, les expérimentations ont été positives : les roulages du 1er février auront permis d’effectuer les tests prévus, de collecter les données et de procéder aux relevés souhaités », indique Philippe Molitor, un porte-parole d’Alstom. 

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