La solution de resurfaçage des panneaux directionnels usagés fait l’objet d’une expérimentation en Nouvelle Aquitaine.
Basé en Touraine avec des implantations dans le Loiret et en Normandie, Signal Concept développe des solutions de signalisation innovantes et du mobilier urbain recyclé.
« Je suis tombé dans le panneau tout petit », annonce d’emblée Jean-Christope Aracil. Et pour cause : ses parents dirigeaient une entreprise de signalisation routière à Semoy, dans le Loiret. Comme Obélix avec la potion magique, il a baigné dans l’univers des sens interdits et des priorités à droite depuis sa plus tendre enfance. Après des études de commerce et de gestion, c’est donc tout naturellement qu’il reprend l’entreprise familiale en 1998 et s’installe ensuite en Touraine, à Notre-Dame d’Oé près de Tours, pour intégrer la fabrication de balises routière en plastique puis de panneaux métalliques. Signal Concept était né mais devait faire face à la concurrence de grands groupes nationaux puissamment installés. « En tant que PME, pour nous en sortir il était nécessaire de se diversifier et de miser sur la réactivité, l’innovation et la proximité » analyse Jean-Christophe Aracil.
Diversification tous azimuts
La diversification a pris de multiples formes avec les panneaux et totems des zones industrielles ainsi que les enseignes commerciales ou les bâches imprimées.
« Tous nos produits sont conçus et fabriqués dans nos ateliers, précise-t-il, ce qui garantit une rapidité de mise en œuvre et de livraison. Nous réalisons aussi de la signalisation dite horizontale, c’est-à-dire du marquage au sol avec de la peinture ou des résines ».
Cet élargissement des savoir-faire et des technologies fait de Signal Concept un multi spécialiste de la signalétique et de la communication dans l’espace. Son catalogue comporte quelque 6 000 références de produits divers et variés allant de la signalisation de police jusqu’aux équipements urbains en passant par le balisage et les panneaux lumineux.
Progressivement, Signal Concept a constitué un groupement d’entreprises formé par AZ Equipement à Notre-Dame d’Oé, AB2 signalisation à Semoy (Loiret) et AD Équipements à Caen (Calvados). Cette répartition permet une présence dans le quart nord-ouest de la France. En 2017, s’est ajouté Lifting Signalisation, une société basée à Pessac (Gironde), dans laquelle Signal Concept a pris une participation.
Un « lifting » pour les panneaux usagés
« Avec Lifting Sinalisation nous proposons une solution de resurfaçage de panneaux directionnels vieillis ou détériorés, explique Jean-Christophe Aracil. Il faut savoir qu’un panneau de signalisation routière a une durée de vie de 7 à 12 ans. Plutôt que de changer complètement le panneau, avec souvent des difficultés techniques liées au vieillissement, nous proposons de lui ajouter une face neuve avec un système de sertissage du contour et une fixation par rivets. Nous sommes en phase d’expérimentation en Nouvelle Aquitaine jusqu’en avril 2021 et les perspectives de développement pourraient être nationales ».
Pour mieux convaincre ses principaux clients que sont les collectivités locales, Signal Concept met à leur disposition un logiciel de gestion de leur patrimoine signalétique routier et urbain sur lequel il est possible de réaliser une cartographie de leurs équipements avec indication de leur niveau d’usure ou de vétusté.
15 000 briques alimentaires pour un banc recyclé
Soucieuse de favoriser un développement durable, Signal Concept s’est lancé depuis 2014 dans la fabrication et la commercialisation de mobiliers urbains à base de produits recyclés. Il s’agit tout simplement d’utiliser des lames de matériau composite fabriquées à partir du recyclage de briques alimentaires. « L’aluminium de l’emballage est récupéré et mélangé à du polyéthylène pour former un matériau dense et imputrescible servant à la construction de bancs ou d’abribus. Il faut de 8 à 15 000 briques alimentaires pour fabriquer un banc qui demandera très peu d’entretien » précise Jean-Christophe Aracil.
Les idées, l’imagination et les solutions originales ne manquent pas chez Signal Concept qui a su s’adapter pendant la période de confinement. Malgré l’arrêt de son activité de base, elle a utilisé ses machines pour fabriquer des panneaux de séparation en plexiglass, des visières de protection et des adhésifs de marquage au sol.
L’impact économique de la crise sanitaire sera néanmoins significatif pour l’entreprise qui fait travailler 45 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 4 M€. Jean-Christophe Aracil fonde tout de même de bons espoirs sur la montée de la conscience éco-responsable qui pourrait donner la préférence à son mobilier recyclé et ses panneaux resurfacés. Sans compter sur de futures nouvelles idées.
Par Bruno Goupille