Savons Arthur : internaliser la production d’huile pour mieux maîtriser les coûts

Arthur Blouet, dans la boutique de l’usine - Crédit photo DR
Arthur Blouet, dans la boutique de l’usine - Crédit photo DR

Face à l’augmentation des prix de l’huile qui entre dans la composition de ses produits, Arthur Blouet, créateur de la savonnerie Savons Arthur, a décidé d’apprendre un nouveau métier : celui de fabricant d’huile ! Une internalisation 100 % gagnante et 100 % durable !

Pour confectionner ses savons liquides, produits d’hygiène et d’entretien, Arthur Blouet, créateur de la savonnerie Savons Arthur, utilise principalement de l’huile de tournesol. « L’huile est une matière première indispensable pour nous et, jusqu’à récemment, nous l’achetions à une coopérative », raconte l’entrepreneur. Mais son cours a très fortement augmenté ces derniers mois. « Le prix est même passé au-dessus de celui de l’huile d’olive. Nous avions alors trois solutions : changer nos formulations ; répercuter le prix sur nos produits ; internaliser la production d’huile. » C’est pour cette troisième solution qu’Arthur opte finalement. « Nous avons des voisins agriculteurs en bio. Nous leur avons acheté des graines de tournesol. »

Diversification de la gamme et des débouchés

L’entreprise installe des silos et des presses à huile et sort sa première huile pure utilisable pour la fabrication en septembre 2022. « Nous en avons profité pour en faire un peu plus et la proposer comme huile alimentaire à nos clients. » Le succès est au rendez-vous et Arthur renouvelle l’expérience avec le colza. Ses fournisseurs, des agriculteurs locaux, demandent à pouvoir utiliser la presse à huile. « Notre presse ne demande qu’à tourner et nous avons tout intérêt à la mutualiser. » Une démarche 100 % durable : « on obtient de l’huile mais aussi un dépôt appelé tourteau, que l’on vend à un éleveur pour l’alimentation des volailles et des cochons. »

Et, pour accueillir « ce nouveau métier que nous avons appris et que nous continuons à apprendre tous les jours », Savons Arthur s’est agrandi et a embauché. « Nous employons maintenant quatre à six personnes à la savonnerie. Nous avons agrandi notre bâtiment de production de 1 000 m². Nous sommes aujourd’hui à plus de 1 300 m² (bureaux, showroom, fabrication, stockage). »

L’e-commerce en appui

Les produits Savons Arthur sont vendus en magasins biologiques. Mais, dans un contexte d’inflation, les magasins bio, « ça n’est pas la joie en ce moment, beaucoup ferment ». Arthur avait heureusement déployé la bonne stratégie en proposant ses produits en points de vente (magasins bio donc), en vente directe mais aussi sur son site e-commerce dédié aux particuliers, qui fonctionne de mieux en mieux ! « Il a pris le relais des circuits plus classiques. Il nous a clairement sauvés. Notre force, c’est la diversité de nos produits et de nos clients ! C’est aussi le fait d’être une petite structure flexible qui s’adapte facilement et qui existe depuis neuf ans ! Ces temps-là nous ont permis d’amasser de l’expérience, de diversifier notre gamme et nos débouchés ! »

Estelle Cuiry

L’éco-savonnerie en bois et paille à Sceaux-du-Gâtinais - Crédit photo DR
L’éco-savonnerie en bois et paille à Sceaux-du-Gâtinais - Crédit photo DR
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