Que faire avec mon CPF en région Centre-Val de Loire ?

CPF

Critiqué pour le démarchage abusif et les fraudes dont il fait l’objet, le Compte Personnel de Formation ou CPF reste méconnu de certains Français, quand d’autres en profitent pour se former. Zoom sur les droits, les devoirs et les interdictions entourant le CPF, ainsi que sur les formations éligibles au CPF en région Centre-Val de Loire.

Le Compte Personnel de Formation (CPF) permet d’acquérir des droits à la formation utilisables tout au long de la vie active, y compris en période de chômage. Toutes les formations éligibles au CPF sont rattachées à un organisme de formation et validées par France Compétences : « Maintenant, c’est très contrôlé », prévient d’emblée Guénaëlle Herter, attachée commerciale au Greta Val de Loire. Le CPF peut financer la totalité ou bien une partie de la formation en question. Si le montant du CPF n’est pas suffisant, la différence peut être prise en charge par son employeur, Pôle Emploi ou bien par l’individu lui-même. Le CPF concerne la formation continue, c’est-à-dire la formation tout au long de la vie professionnelle de la personne. Il faut donc penser à utiliser son CPF avant de partir à la retraite.

Tout organisme confondu, les formations éligibles au CPF les plus demandées sont la certification Cléa, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), le bilan de compétences, les langues vivantes ou encore le permis de conduire B ou C. Le CPF peut aussi être utilisé pour passer une certification en anglais (TOEIC : Test of English for International Communication), une certification des compétences informatiques (TOSA) ou encore une certification en français (Voltaire).

Afin de mettre fin aux fraudes et préserver le CPF, le démarchage commercial auprès des titulaires du CPF est désormais interdit par la loi. Il concerne le démarchage téléphonique, par messagerie, par courrier électronique ou encore via les réseaux sociaux. Violer cette loi peut entrainer une amende pouvant aller jusqu’à 375 000 €.

D’infirmière à la métallerie

Au Greta Val de Loire, « nous avons traité plus de 300 demandes de financement CPF en 2022, poursuit Guénaëlle Herter. La majorité des demandes concerne des modules courts, mais il y a aussi quelques demandes pour des formations plus longues dans le domaine du tertiaire. »

Certains utilisent leur CPF pour faire un bilan de compétences. C’est le cas de Gisèle Mondonga qui a été orientée vers le Greta Val de Loire en vue d’une reconversion professionnelle : « Je n’avais jamais entendu parler du CPF. C’est l’assistante sociale qui m’en a parlé. Je voulais trouver un autre travail ». Inscrite à un CAP Accompagnant Éducatif et Social (AES) à Blois, elle débutera sa formation en octobre prochain, pendant un an.

Pour une reconversion ou pour trouver une formation, le CPF propose à ses bénéficiaires l’aide d’un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) pour les accompagner dans leur projet. Sylvie Prazeres das Neves a fait appel à un CEP et a mobilisé ses droits CPF dans le cadre d’un Projet de Transition Professionnelle (PTP). Infirmière depuis 1995, elle cherchait un nouveau métier manuel et s’est finalement lancée dans un CAP métallerie-serrurerie au Greta Val de Loire. « J’ai appris par la suite que la formation était prise en charge par le CPF », explique-t-elle.

70 blocs de compétences éligibles au CPF au CNAM CVL

Au CNAM Centre-Val de Loire, les demandes de formations éligibles au CPF concernent surtout l’anglais et la VAE en droit, comptabilité, RH, numérique, informatique et médico-social. Pour Sophie Bréard, directrice régionale du CNAM CVL, et Emmanuelle Moizan, responsable du pôle offre de formation, certification et qualité au CNAM CVL, « les appels abusifs pour le CPF ont rendu les gens méfiants. Ils ne voulaient plus entendre parler du CPF. Désormais, les gens sont de mieux en mieux informés ». Sur son site internet, le CNAM CVL peut mettre en avant les 70 blocs de compétences éligibles au CPF. « Le CPF est un outil de communication, mais pas un outil de démarcation par rapport aux autres écoles. »

« Responsabiliser les salariés »

À l’Université de Tours, entre cinquante et cent personnes par an utilisent leur CPF pour reprendre leurs études. En dehors des Diplômes Universitaires (DU), toutes les formations proposées par l’établissement sont éligibles au CPF.

Patricia Perrochon, cadre paramédical à Villandry (37) a fait le choix de la VAE. « J’ai financé le suivi VAE grâce à mon CPF », explique-t-elle. Elle suit actuellement une deuxième année de master Économie et Gestion des Structures Sanitaires et Sociales (EG3S) à l’Université de Tours. Selon elle, « très peu de gens connaissent leurs droits en termes de CPF. Je diffuse l’information autour de moi. »

De son côté, Florence Foucreau, responsable administration du personnel et de la paye chez Hutchinson, a réalisé un bilan de compétences, puis est entrée en deuxième année de master Management et Stratégie d’Entreprise (MSE) à l’Université de Tours. « Le CPF a payé une partie de ma formation, affirme-t-elle. Les gens entendent parler du CPF, mais ne vont pas vérifier si le leur est crédité. Si une personne n’en a pas besoin ou n’a pas de projet de reconversion, elle n’utilise pas son CPF. On n’a pas conscience de la question tant qu’on ne se la pose pas. Il faut responsabiliser les salariés. »

Maxence Yvernault

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