« On ne s’ennuie jamais » à la centrale nucléaire de Saint-Laurent

La centrale nucléaire de Saint-Laurent

Le 23 janvier dernier, la centrale nucléaire de Saint-Laurent présentait son bilan de l’année 2023 et ses perspectives pour l’année 2024.

2023 a été marquée par la quatrième visite décennale de l’unité de production n°2, dite B2, depuis sa mise en service en 1981. Comme son nom l’indique, cette visite a lieu tous les dix ans. Elle a duré dix mois et permet de rénover et améliorer les infrastructures. 85 modifications ont été apportées pour accroitre la sureté des installations et 25 pour améliorer ses performances. Cette visite représente 75 millions d’euros d’investissement. Une fois réalisée, l’unité de production peut fonctionner dix ans de plus, soit jusqu’en 2033.

2024 sera une année de transition et de préparation avant la quatrième visite décennale de l’unité de production n°1, dite B1, qui débutera le 25 janvier 2025. « On ne s’ennuie jamais dans une centrale nucléaire, explique Nicolas André, son directeur. Le retour d’expérience de la visite décennale de Saint-Laurent B2 va faciliter celle de 2025 et sera plus courte que celle de 2023. »

850 salariés EDF en 2023

La centrale représente 5,2 TWh produits en 2023. Chaque année, 4 200 prélèvements faisant l’objet de 12 000 analyses sont réalisés afin de vérifier les potentielles conséquences de la centrale sur son environnement proche, et notamment sur l’eau de la Loire, les nappes phréatiques, l’herbe ou encore le lait des vaches.

La centrale compte 850 salariés EDF. Parmi eux, 59 alternants, trente stagiaires (stage de troisième ou d’ingénieur), et cent embauches en CDI sur deux ans entre 2022 et 2023. « Nous n’avons jamais été aussi nombreux, se félicite le directeur. Cela prouve l’attractivité de nos métiers et de notre territoire. Nous avons aussi la volonté de féminiser les métiers industriels et promouvoir les carrières féminines ». La centrale compte en effet 165 femmes, soit 19,4% de l’effectif. 85 000 heures de formation ont été dispensées en 2023, soit cent heures de formation par an et par salarié. Le budget d’exploitation et de maintenance de la centrale s’élève à 175 millions d’euros, dont 33,6% facturés à 212 entreprises partenaires dans le Loir-et-Cher, le Loiret et l’Indre-et-Loire. Au total, 2 500 personnes en moyenne travaillent en même temps sur le site.

50 experts internationaux en Loir-et-Cher

Du 23 septembre au 11 octobre 2024, la centrale de Saint-Laurent sera évaluée par l’Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO). Cette visite a lieu tous les quatre à cinq ans et réunit cinquante experts internationaux pendant trois semaines. L’objectif principal pour la centrale de Saint-Laurent est d’améliorer et consolider ses résultats. « Depuis l’accident de Tchernobyl en 1986, on s’est rendu compte qu’un accident sur un réacteur impacte le secteur nucléaire dans le monde entier, explique Nicolas André. Cette visite est l’occasion de s’évaluer entre pairs internationaux et de s’auto-challenger. »

Maxence Yvernault

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