C’est le 16 décembre 2020 que la signature a eu lieu : le groupe Néodyme, alors SAS, devenait une Scop SA. Récit d’une démarche initiée il y a quelques années déjà, et qui devrait permettre aux 81 salariés sociétaires de s’impliquer davantage dans les décisions stratégiques de l’entreprise.
Créée en 2005 par cinq ingénieurs auparavant collègues, la société d’ingénierie en risques industriels, sécurité et environnement implantée à Joué-lès-Tours produit notamment des études pour les secteurs du nucléaire et des énergies renouvelables. « Nous aidons nos clients à maîtriser les risques en les accompagnant dès l’amont, à la conception », précise la nouvelle directrice générale Marion Barbarin, qui a succédé à l’un des fondateurs Philippe Lebot. Devenu actionnaire majoritaire de Néodyme en 2016, ce dernier avait la transformation en Scop dans le viseur depuis plusieurs années. « Il a réfléchi à passer la main dès 2017 pour se consacrer à d’autres projets, et son idéal était de transmettre l’entreprise par ce biais », se souvient l’actuel président du Conseil d’administration, Stéphan Brunet, ajoutant qu’une première rencontre avec l’Union régionale des Scop (Urscop) avait été organisé et que l’ex-actionnaire majoritaire avait déjà ouvert le capital de l’entreprise à une quarantaine de collaborateurs. C’est début 2020 que l’idée, alors en germe, se concrétise. D’abord, avec la conduite d’une première étude de faisabilité menée par l’Urscop avant même le début de la crise. Ensuite, à la faveur des remises en question provoquées chez beaucoup de Français par les périodes successives de confinement, et qui n’ont pas épargné les salariés de Néodyme. « Beaucoup d’entre eux se sont retrouvés chez eux, privés d’interactions sociales… Ils avaient envie de redonner du sens à leur travail », explique Stéphan Brunet, aux yeux de qui cet état de fait, combiné à l’envie de Philippe Lebot de ne plus être actionnaire majoritaire, a constitué un alignement des planètes décisif.
C’est donc à la faveur de cet alignement des planètes et grâce à l’accompagnement de l’Urscop et du dispositif régional Cap Scop que Néodyme se transforme en société coopérative au cours des derniers jours de 2020. L’occasion pour de nombreux salariés – 81 sur les 110 que comptent l’entreprise et ses filiales en Bretagne et en Océanie – de prendre part au capital et de s’impliquer davantage dans les décisions, avec la mise en place d’un nouveau mode de pilotage. « Les représentants du Conseil d’administration sont désormais élus par les sociétaires, et la répartition des résultats de l’entreprise repose en partie sur la redistribution », raconte Marion Barbarin, qui tient à préciser que l’organisation hiérarchique demeure. En ce moment, l’accent est mis sur la formation des administrateurs sous forme de sessions courtes dispensées par l’Urscop, organisées tôt le matin pour que les sociétaires basés en Océanie puissent y participer. Néanmoins, l’enjeu du moment réside dans la nécessité de transformer les méthodes managériales tout en continuant à produire : « On ne révolutionne pas tout d’un coup, car cela doit se faire en parallèle du quotidien », justifie Marion Barbarin, dont le rôle est d’assurer la pérennité de la transition de la SAS vers la Scop SA. Un projet qui, c’est à espérer, devrait insuffler une nouvelle énergie aux salariés de Néodyme en quête de sens… Et en convaincre davantage de rejoindre les rangs des sociétaires, auxquels sera proposé de prendre part au capital chaque année.
NEODYME
6 rue de la Douzillère 37300 JOUE LES TOURS 02 47 75 18 87
Par Juliette Lécureuil