Marie-Noëlle Amiot, nouvelle présidente de la CCI 41 « « Ce que vous avez reçu, un jour vous le rendrez » »

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Cet adage hérité de l’un de ses nombreux engagements associatifs, Marie-Noëlle Amiot l’a fait sien depuis longtemps déjà. Mais cette fois, l’engagement est de taille puisqu’elle vient d’être élue présidente de la CCI du Loir-et-Cher.

Avec ses colistiers, qu’elle n’oublie jamais, elle s’engage dans une mission d’accompagnement des entreprises qu’elle veut fortes et accueillantes pour les jeunes.

La liste candidate s’appelait : « Ensemble, réussir plus fort ». « Les mots n’ont pas été choisis au hasard, dit-elle. Ils ont du sens, et c’est cette idée que je veux défendre pour les prochaines années ». Marie-Noëlle Amiot connaît parfaitement le monde de l’entreprise et observe que trop souvent les dirigeants, absorbés par la gestion courante et le développement, ne prennent pas le temps de se découvrir les uns les autres, de se connaître, et de travailler ensemble au bénéfice du collectif.

Le monde de l’entreprise, Marie-Noëlle y est entrée par la voie de l’expertise comptable. Un moyen efficace d’en décortiquer le fonctionnement. Rapidement, elle adhère à l’idée du collectif et rejoint des associations ou clubs d’entrepreneurs comme le CJD, l’APM et plus tard le Réseau Entreprendre. « J’ai passé quinze ans de ma vie professionnelle dans ce dernier, investie aux côtés des créateurs et repreneurs d’entreprises ». Une passion qui ne la quitte pas, et l’a même emmenée à l’échelon national. Partout où elle passe, Marie-Noëlle est sollicitée pour en faire plus encore. Mais l’entreprise Thiolat Packaging, dont elle est aujourd’hui directrice générale, l’oblige à garder le cap. Après un passage de treize ans chez KPMG, Marie-Noëlle Amiot a rejoint Thiolat comme directrice administrative et financière, avant d’être appelée à en prendre la direction. Un poste qu’elle a d’abord partagé avec Philippe Thiolat et qu’elle assume désormais seule au sein du groupe Guillin.

« Fidéliser les jeunes sur notre territoire »

Presque naturellement, Marie-Noëlle Amiot vit avec les autres, considérant qu’on est plus fort ensemble. La CCI devient alors une évidence, avec en ligne de mire cette idée du travail collaboratif. Les trois chambres doivent, elles aussi, jouer collectif, confronter leurs objectifs, répertorier les acteurs du territoire. « Il faut que nous connaissions les développeurs économiques présents ici et là sur le territoire, les fédérations professionnelles, les clubs et les associations, et faire en sorte qu’ils partagent leurs ambitions et leurs forces déjà grandes ». Le constat est clair : les entreprises peinent à recruter, et tout particulièrement après l’avènement du Covid, qui n’a fait qu’accélérer les mutations. La nouvelle présidente de la CCI a néanmoins senti une forte dynamique lors de la récente semaine de l’industrie, et convient qu’il faut travailler tous azimuts. « Il faut orienter les jeunes, dit-elle, et leur faire connaître tous nos métiers. Il faut dans le même temps que les filières de formation locales soient mieux connues des entreprises. Pour cela, nous devons aider les entreprises pour le recrutement, en particulier celles qui n’ont pas de service RH structuré. Un travail avec l’Éducation nationale s’impose également, pour permettre aux jeunes de découvrir les métiers, et pour cela, développer les stages de 4ème et de 3ème.

« L’idée est que nos jeunes aient une vie active qui corresponde à leurs envies et à leurs aptitudes. Qu’ils se réalisent professionnellement ».

Accompagnement ciblé

« Pour fidéliser les jeunes sur le territoire il faut vendre notre territoire ». C’est là l’affaire des dirigeants. « Rien n’est simple dans la période que nous vivons, reconnaît Marie-Noëlle Amiot, après beaucoup de chômage partiel, 3 millions de demandeurs d’emploi, et le télétravail qui s’invite quand on ne l’attendait pas. Plus que jamais la demande est celle d’un accompagnement ciblé ». Pourtant, au détour des diagnostics effectués dans le commerce, le numérique ou l’industrie, il apparaît que les entreprises ne connaissent pas leur CCI. « On doit donc être un accélérateur de performances, parler des aides disponibles, diriger vers les bons acteurs, et ainsi préparer les entreprises à anticiper les mutations à venir : le digital, l’industrie 4.0, la transition écologique ».

La CCI du Loir-et-Cher veut notamment s’appuyer sur des atouts forts, comme le cluster Food Val de Loire, parfait exemple de projet collaboratif, tant pour l’agriculture que le tourisme et les nouvelles technologies.

Par Stéphane de Laage

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