Mathieu Tessier et Antoine Poignant sont les codirigeants de Mon Assistant Numérique, le réseau national qui accompagne et forme les particuliers et professionnels aux outils digitaux.
Installée à Tours depuis 2015, l’entreprise compte plus d’une centaine de franchisés en France et plus de 30 000 clients et bénéficiaires. Modestes, altruistes, ces deux copains d’école nous partagent leur vision de l’entrepreneuriat, tournée autour du partage et du progrès.
ÊTRE ENTREPRENEUR
Comment décririez-vous votre travail à un enfant de 5 ans ?
Nous sommes deux copains, qui ont créé une entreprise pour rassembler d’autres copains, pour qu’ils apprennent aux gens à mieux utiliser leurs ordinateurs ou leurs tablettes au quotidien.
Quels sont votre meilleur échec et votre pire réussite ?
Mathieu : mon meilleur échec, c’était il y a quelques années au Maroc. Je me suis pris une sacrée déculottée parce que je n’avais pas assez pris en compte les particularités culturelles, et ce, malgré le fait que j’avais déjà géré des entreprises en Asie. Continuer à devoir s’adapter, voici la leçon que j’en tire.
Antoine : j’approuve totalement, car pour moi, la réussite n’est qu’une somme d’échecs. L’idée, c’est d’apprendre de ses erreurs pour ne pas les reproduire.
Mathieu et Antoine : notre pire réussite, ce sont nos premiers jobs (bien payés, de bonnes boîtes, de bonnes montées en compétences, en échelons), mais nous n’étions pas heureux.
BUSINESS MODEL
Si on devait inventer une recette de cuisine pour une bonne entreprise, que mettriez-vous dedans ?
De la simplicité, des produits de base, mais de qualité. Pour nous, une recette de cuisine ou un bon plat ne l’est que s’il est partagé avec les bonnes personnes et fait avec authenticité. Le bœuf bourguignon, la mousse au chocolat, la baguette bien fraîche, le « p’tit coup de rouge », on n’est pas obligé d’en faire des tartines pour que ce soit bon. Tant que le fond de sauce est bon, que les ingrédients de base assurent la recette, c’est gagné. Ensuite, si tout va bien, on peut se permettre de l’agrémenter de quelques carottes, mais il faut faire attention à ne pas trop en faire. C’est pareil pour une entreprise, il faut une base solide, s’entourer de bons éléments et prendre le temps de développer les projets.
PARLONS DE VOUS
Lequel est le plus créatif ? Le plus pressé ?
Antoine : Mathieu est le plus créatif, mais aucun de nous deux n’est vraiment pressé. On prend le temps de gérer la croissance de Mon Assistant Numérique. C’est important, surtout dans un réseau de franchisés, il le faut pour apprendre à se connaître, faire les bons choix. Plusieurs fois, on nous a proposé des levées de fonds, dont la dernière à six chiffres ! On a refusé, car ce n’est pas notre objectif.
On dit qu’être associé, c’est pire que d’être en couple, vrai ou faux ?
Pour les deux, c’est un peu pareil. Il faut faire des concessions, être attentif à l’autre, s’écouter. Quand l’un est moins en forme, l’autre est là pour le rebooster. Si on enlève le côté intime, être associé dans la vie professionnelle, c’est assez proche d’une vie de couple (rires) ! Nous n’aurions pas pu nous associer avec quelqu’un d’autre, car on partage le même état d’esprit concernant le rapport au travail, l’ambition et l’investissement. Il y a une vraie alchimie entre nos personnalités. D’ailleurs, l’anecdote, c’est que les gens croient parfois qu’on est un couple et ça nous fait bien marrer ! (Rires)
Émilie Marmion