L’événementiel prépare sa sortie de crise, mais pour quand ?

Le plateau TV de la société Absolem. 

Le monde de l’événementiel est inquiet. Ses entreprises auront été les premières impactées et sans doute seront-elles les dernières sorties de la crise. La profession ne baisse pas les bras pour autant et s’organise.

Très vite on a compris que le monde du spectacle ferait les frais de la pandémie. Ni théâtre ni cinéma, pas de concerts non plus. Sting ne chantera pas à Chambord en juillet et Bruel ne viendra pas à Orléans en Octobre. Les intermittents trinquent, l’événementiel aussi. Car si les concerts sont reprogrammés à des dates déjà définies, ce n’est pas le cas des tables rondes, conventions, séminaires et congrès qui eux, sont reportés sine die. Pas ou peu d’entreprises aujourd’hui ne prennent donc le risque de caler une date, de retenir des chambres et des trains, pour regrouper ne serait-ce que cent personnes dans un centre de conférence ou un lieu de prestige. Alors que deviennent les agences d’événementiel, les speakers, les animateurs et les régies ?

Le nouveau Collectif 45 à la manœuvre

Les agences les plus importantes comme XCPH, Absolem, Mellow ou Europ font les frais du virus, et toutes sont dans le rouge. Certains accusent une perte de 80% de leur chiffre d’affaires sur les premiers mois de la crise ; et ce n’est pas fini. Alors comment faire pour espérer garder la tête hors de l’eau jusqu’à épuisement de la trésorerie ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, les professionnels du métier échafaudent les contours d’un « Collectif 45 ». « Il fallait passer au-delà de nos égos, explique Jonathan Maite (agence Mellow). Nous sortions tous de deux années formidables qui nous avaient apaisés, le terrain était propice à se parler ».

Pas question de s’entendre sur les tarifs bien sûr, mais de partager les informations du milieu professionnel en France et de faire en sorte de préparer la sortie de crise, dont on ne connait pas la date à ce jour. « Il faut définir des axes de communication auprès des donneurs d’ordre locaux, poursuit Jonathan Maite, car on a été les premiers à être arrêtés, on sera les derniers à repartir ».

Localement, 50 entreprises sont concernées, 300 salariés et 50M€ de CA, ce qui n’est pas rien. Le Collectif 45 voudraient bien que les collectivités et les donneurs d’ordre n’oublient pas, quand l’heure sera venue, de faire appel aux entreprises d’événementiel locales, sans tirer les prix.

« La priorité est de retrouver du chiffre d’affaires, le PGE, Prêt garanti par l’Etat, c’est de la marge qu’il faudra aller chercher plus tard ».

Petit Escargot et grande TV

Et puis, il y a les initiatives pour continuer d’exister et pourquoi pas, adapter les modes de communication. Absolem a utilisé ses savoir-faire pour créer de nouveaux outils de communication. Des « escargots multicolores » par exemple, dit « SKARGO© », pour ouvrir les portes et appuyer sur les boutons d’ascenseur, des mobiliers d’entreprise sur mesure pour distribuer masques et gel dans les halls d’accueil.

L’agence n’a pas hésité non plus à reconstituer un plateau TV au sein même de ses entrepôts, à Ormes en banlieue orléanaise, pour enregistrer les messages des dirigeants et filmer des tables rondes en situation confinée. « Ce que l’on sait faire dans des salles de congrès, on le décline maintenant chez nous ou chez le client », explique Laurent Barruet. J.-Philippe Mérit, directeur général de Cerfrance Alliance Centre a trouvé là l’occasion de parler sans attendre à ses 650 collaborateurs : « Notre métier consiste à accompagner les TPE et PME. Avec 85% de nos effectifs en télétravail, cette méthode est évidemment la bonne pour s’adresser à tout le monde ». Et J.-Philippe Mérit de conclure « cette crise aura été un formidable accélérateur pour l’organisation de nos entreprises. Au cœur resteront la relation client et la motivation des Hommes ».

Par Stéphane de Laage

 

 SKARGO© 

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