De g. à dr. : Sébastien Lemaire, président de l’UNIIC Centre ; Daniel Nadeau, président d’honneur de l’UNIIC Centre ; René Anelot, vice-président de l’UNIIC Centre ; Éric Chevée, président du Ceser ; Benoît Duquesne, président national de l’UNIIC ; Bernard Hibert, président de la CPME Région Centre.
L’assemblée générale de l’Union nationale des industries de l’impression et de la communication (UNIIC) de la Région Centre s’est déroulée le 20 septembre à Chartres sous la présidence de Sébastien Lemaire. Benoît Duquesne, président national de l’UNIIC et Daniel Nadeau, président d’honneur du GRAIC-UNIIC Centre étaient présents en qualité d’invités d’honneur.
En introduction, Sébastien Lemaire rappelle que « le secteur de l’imprimerie et ses métiers périphériques se sont beaucoup repensés ces dernières années avec des développements commerciaux vers de nouveaux produits et de nouvelles orientations (tels le packaging, le façonnage intégré, le routage…) ». Parmi les changements structurants, un des grands thèmes abordés concernait la réforme de la formation professionnelle. Bernard Trichot, OPCO EP, a fait le point un an après l’initiation de la réforme.
La mutation du système de formation en France
La réforme de la formation professionnelle, suite à la loi du 5 septembre 2018, doit se mettre en place sur trois années. Un an après, où en est-on ?
Une gouvernance simplifiée :
113 décrets et textes d’application de la loi ont été publiés. L’ensemble redessine complètement le dispositif qui existait depuis plus de 40 ans.
Une seule structure gouverne et finance désormais la formation professionnelle et l’apprentissage : France compétences. C’est une structure d’État quadripartite (l’État, les partenaires sociaux au travers des organisations de salariés et d’employeurs, la Région, et quelques personnes qualifiées composent le Conseil d’administration).
France compétences va gérer un budget de 10 milliards d’euros : 4 MDE de taxe d’apprentissage et 6 MDE de contribution à la formation professionnelle.
Au sein de cette gouvernance simplifiée, 11 opérateurs de compétences (OPCO) ont été agréés depuis le 1er avril 2019. Ils accompagnent 1 734 700 entreprises dans 329 branches. Les OPCO remplacent les 21 OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés) existants.
Les dotations seront réparties aux OPCO par France compétences qui organisera les règles de financements, les prises en charge, et appréciera la qualité des formations…
Les OPCO ont été cartographiés de façon plus cohérente selon les familles professionnelles. Ex : l’OPCO EP, (entreprises de proximité) a été choisi par la branche pour accueillir les secteurs des industries graphiques.
Les OPCO ne se chargent plus de la collecte (l’Urssaf s’en chargera). Ils financeront :
- les contrats en alternance (de professionnalisation et d’apprentissage) ;
- la prise en charge des actions de formation et des actions de développement de compétences (pour les entreprises de moins de 50 salariés)
- l’appui et le soutien aux branches dans le cadre d’une démarche de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC).
Le principe de l’alternance va organiser l’activité des OPCO.
L’élargissement de l’apprentissage
L’apprentissage affiche, depuis des années, 70 % d’insertions réussies à l’issue des cursus de formation. L’âge limite d’entrée en apprentissage est passé de 26 ans à 29 ans révolus. Un ensemble de mesures seront mises en place pour assouplir le recours à l’apprentissage, à l’exemple de la possibilité aujourd’hui, de s’inscrire en apprentissage pour une reconversion.
On est sorti du dispositif de formation initiale sous contrat de l’Éducation nationale. L’apprentissage est rentré, depuis le 1er janvier 2019, sur le marché de la formation en général. Notre pays comptait 965 CFA en 2018, il en compte 554 supplémentaires en septembre 2019.
La compétence pour l’ouverture/la fermeture de sessions d’apprentissage a été retirée aux régions. Il en découle une forte augmentation des sessions d’apprentissage privées qui s’appuient sur un modèle économique pour fonctionner. Les industries graphiques comptent 16 CFA avec lesquels la branche est en relation partenariale.
Les branches professionnelles sont interrogées sur le coût estimé des contrats d’apprentissage. Les coûts contrats sont établis à l’année, forfaitaires et identiques sur l’ensemble du territoire. Les tarifs seront revus tous les deux ans.
À partir du 1er janvier 2020, les OPCO instruiront et financeront les contrats d’apprentissage qui passent aujourd’hui par les réseaux consulaires. L’entreprise signe le contrat avec un jeune, la convention avec le CFA, et dépose le contrat à l’OPCO qui règle la formation au CFA.
L’individu au cœur du système
Le compte personnel de formation (CPF) était crédité en heures. On le monétise de 500 E/an par personne avec un plafond de 5 000 E (800 E et 8 000 E pour les ouvriers les moins qualifiés ou handicapés). Chacun connaît la somme qui lui est allouée, choisit une formation et pourra s’inscrire à partir d’une application mobile qui sera disponible en novembre de cette année. Le CPF sera géré par la Caisse des dépôts et consignations.
La refondation des certifications professionnelles
Neuf critères sont examinés par France compétences pour toute nouvelle demande d’enregistrement ou révision d’une certification. La durée de vie d’une certification sera de 5 ans.
La qualité de la formation
Une certification nationale unique remplacera au 1er janvier 2022 l’enregistrement Datadock ou l’une des 53 certifications de la liste du Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (CNEFOP) nécessaires pour accéder aux fonds publics mutualisés. 32 indicateurs composent le référentiel national de la future certification unique qui aura une durée de validité de 3 ans.
Pascal Bovero, Délégué général de l’UNIIC, est intervenu à propos de certaines évolutions législatives envisagées qui risquent de peser négativement sur les entreprises du secteur des industries de l’impression et de la communication. Au-delà du rôle de vigie, il convient de s’opposer à certaines décisions incompréhensibles et d’être force de proposition.
Éric Chevée, président du Conseil économique et social environnemental régional (CESER) a clôturé la soirée. Il explique les missions du CESER, assemblée consultative formée de l’ensemble des corps intermédiaires de la société civile régionale (syndicats, organisations professionnelles, monde associatif…). Son travail est d’aboutir à un consensus sur des sujets spécifiques comme le budget, les schémas directeurs, la santé, la formation, la mobilité… Le CESER conseille le politique en amont de ses décisions.
J.-P. T.
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