Réunis en assemblée générale près de Tours en juin dernier, l’utilité des Groupements de Prévention Agrées s’est confirmée dans un contexte post-covid avec des entreprises qui présentent potentiellement des difficultés. Retour sur une association à forte valeur ajoutée.
Encadrés par les dispositions des articles L 611-1 et suivants du code de commerce, les Groupements de Prévention Agrées (GPA) visent « à fournir à leurs adhérents, de façon confidentielle, une analyse des informations économiques, comptables et financières que ceux-ci s’engagent à lui transmettre régulièrement. »
Un organisme de soutien gratuit
Lors de l’assemblée générale de l’association, le 14 juin dernier au Château Gaudrelle à Rochecorbon, le président du GPA Centre-Val de Loire Patrice Duceau a dressé le bilan de 2022 : « 280 entreprises ont été reçues par l’association. Bien que l’entreprise ‘‘typique’’ soit une TPE avec moins de cinq salariés (77%), le président relève que 32% des entreprises n’ont aucun salarié. Si l’activité des GPA a été perturbée depuis deux ans avec le covid, elle repart avec notamment un changement de paradigme. Jusqu’à présent, les petites entreprises toquaient à la porte des GPA. Aujourd’hui, on a davantage d’entreprises moyennes, de 20 à 50 salariés. 30 % d’entre elles ont même plus de 10 ans. »
Un changement de paradigme qui augure d’un accompagnement plus renforcé encore grâce aux 70 bénévoles qui composent l’association. Anciens notaires, huissiers, commissaires aux comptes, chefs d’entreprise, etc. Ils sont des facilitateurs qui accompagnent les entreprises, leur fournissent un plan d’action sur un à trois ans et qui cherchent des solutions pour les sortir de leurs difficultés.
Une action avec les partenaires locaux
Les acteurs du territoire figurent parmi les prescripteurs ou lanceurs d’alerte comme la CPME, l’URSSAF, la DREETS ou encore des experts-comptables. Pour autant, « La démarche revient toujours à l’entreprise qui choisit de contacter ou non les bénévoles du GPA », précise Bernard Imbert, vice-président régional et président du GPA Loir-et-Cher.
« On a acquis une certaine légitimité. Nous n’avons rien à vendre et agissons pour le bien commun. Certains entrepreneurs viennent juste pour se rassurer. Nous redonnons confiance à tous ces hommes et ces femmes qui nous sollicitent », souligne Patrice Duceau.
Mélanie Authier, adjointe au Commissaire aux Restructurations et Prévention des difficultés des entreprises (CRP) rappelle que « les GPA et les CRP travaillent bien ensemble, étant tous deux au service des entreprises ».
Julien Floc’h, directeur régional de l’URSSAF Centre-Val de Loire ajoute de son côté que « même si l’image de l’URSSAF change, des entreprises peuvent craindre d’aller vers nous. Les GPA sont nos relais, nos simplificateurs. »
Une assemblée générale essentielle
La récente AG du 14 juin a réuni une trentaine de membres de l’association régionale.
Alban Marché, directeur mission économique à la région Centre-Val de Loire insiste sur « l’importance de la tenue des assemblées générales des GPA pour connaître leurs interlocuteurs, se rencontrer parfois de manière plus informelle et surtout évaluer l’activité des GPA ».
Deux annonces ont marqué cette AG régionale. La première concerne la mise en place d’une convention régionale avec les tribunaux de commerce, les administrateurs judiciaires et les GPA. La seconde est celle du renforcement du maillage des GPA à l’échelle nationale d’ici la fin de l’année 2023. Une mise en lumière qui ne fera que confirmer la forte valeur ajoutée des GPA dans l’accompagnement des entreprises en difficulté.
Contact : www.gpacvl.fr
Camille Colloch
