Les Hauts de Loire à Onzain ont été le deuxième hôtel acquis par Jean-Philippe Cartier au début de la constitution du groupe H8 Collection.
L’année 2022 commence bien pour Jean-Philippe Cartier. Le propriétaire du domaine des Hauts de Loire à Onzain (Loir-et-Cher) se voit attribuer la Légion d’honneur et renforce sa collection d’hôtels de prestige.
« Je ne m’y attendais pas et je n’ai fait aucune démarche pour l’obtenir », avoue sincèrement Jean-Philippe Cartier. Le propriétaire du domaine des Hauts de Loire, l’hôtel de luxe et son restaurant doublement étoilé d’Onzain (Loir-et-Cher), a découvert comme tout citoyen informé que son nom figurait parmi la promotion du 1er janvier de la Légion d’honneur, au grade de chevalier et au titre du ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. S’il ignore précisément pour quelles raisons la plus haute distinction française lui a été attribuée, il émet l’hypothèse que ses interventions auprès du ministère de l’Economie pendant la crise sanitaire pour défendre l’hôtellerie-restauration et obtenir le soutien de l’Etat n’y sont pas étrangères. « On s’est beaucoup impliqué pour aider, explique-t-il. Il y a eu des échanges réguliers avec Bercy et il faut reconnaitre qu’ils ont fait un boulot remarquable », salue le chef d’un groupe hôtelier de référence. Car Jean-Philippe Cartier n’est pas seulement le propriétaire des Hauts de Loire. Il est à la tête d’un groupe, H 8 Collection, composé de six hôtels de luxe situés dans des régions très prisées par la clientèle internationale, ce qui explique sans doute aussi la promotion au titre des Affaires Étrangères.
Serial entrepreneur
Âgé de 45 ans et pur autodidacte, Jean-Philippe Cartier n’a pas pour autant pris « la grosse tête » à l’annonce de cette distinction. « Je ne cours pas après les honneurs mais j’ai été surpris de recevoir des messages de félicitations de la part de nombreuses personnes pour lesquelles j’ai du respect et de l’estime, reconnaît-il. Cela m’a fait prendre conscience de la valeur de cette décoration aux yeux des autres et cela me renforce dans la volonté de continuer à agir. »
Le champ d’action reste encore largement ouvert devant le dirigeant que l’on présente souvent comme un « serial entrepreneur ». Jean-Philippe Cartier a eu très tôt la bosse des affaires. À 16 ans, il avait lancé une carte proposant des services à domicile. À 21 ans, après un voyage aux Etats-Unis, il ouvre un site de petites annonces automobiles « Autoreflex » qui connaîtra le succès et dont la revente en 2012 lui permettra d’investir dans l’hôtellerie.
Amoureux du patrimoine
« Au départ, je n’avais pas l’intention de constituer un groupe. Je suis tombé amoureux de la Camargue et c’est pour cela que j’ai acheté mon premier hôtel, le Mas de la Fouque, explique-t-il. Et puis ma passion pour les richesses patrimoniales françaises m’a fait redécouvrir les Hauts de Loire et son site magnifique. Redécouvrir, car j’y étais venu il y a 20 ans fêter mes premiers succès dans les affaires avec ma fiancée de l’époque. Depuis je reprends toujours la même chambre, la 35. »
Ainsi a débuté la constitution d’une « collection » de beaux établissements que l’amoureux du patrimoine remet en valeur. Les Hauts de Loire ont bénéficié d’importants travaux d’embellissement et de modernisation avec la création d’un spa, d’un deuxième restaurant et d’une école de cuisine.
Avec des associés, Jean-Philippe Cartier vient de racheter et transforme le Flaubert à Trouville, le seul hôtel de la côte normande donnant directement sur la plage. Il prépare une autre acquisition sur la Riviera française pour 2023.
L’hyperactif entrepreneur prendra tout de même le temps de se faire remettre la légion d’honneur en mars, sans doute par Bruno Le Maire. Mais il ne la portera pas, fidèle à la formule de François Mauriac : « la légion d’honneur, ça ne se réclame pas, ça ne se refuse pas et ça ne se porte pas ! ».
Par Bruno Goupille