Pour aider les entreprises à renforcer leurs capitaux propres, la région Centre-Val de Loire lance un nouvel outil financier. Un fonds d’investissement de 8 millions d’euros a été constitué.
C’est un mal bien français : les petites et moyennes entreprises manquent cruellement de capitaux propres, ce qui nuit à leur capacité de développement et les expose à des risques de défaillance. Pour tenter de corriger ce défaut structurel, la région Centre-Val de Loire s’est dotée d’un nouvel outil financier tout simplement baptisé « Centre-Val de Loire Investissement ». Le premier conseil d’administration de la nouvelle structure s’est tenu le 2 mars dernier, suivi d’une conférence de presse. L’occasion pour François Bonneau, président de la région, de rappeler qu’un nouveau schéma de développement économique a été adopté par l’instance régionale avec notamment pour objectif de favoriser les investissements dans la transition énergétique. « Avec cet outil financier, nous aurons désormais la capacité d’intervenir en renforcement de fonds propres pour des entreprises des secteurs-clés de l’économie régionale », a-t-il indiqué.
Regroupements de fonds
Centre-Val de Loire Investissement est une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), présidée par Yves Aguitton, qui fut directeur régional de la Caisse des Dépôts de la région entre 2006 et 2011. Trois élus régionaux siègent au conseil d’administration au côté de quatre chefs d’entreprise, dont Christian Siest, le dirigeant d’Orrion-Chemicals, et Jean-Louis Jarry, président du fabricant de batterie Vlad. Ce dernier a annoncé que son entreprise, qui fait travailler 90 personnes en Touraine et réalise un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros, était en phase de rachat avec effet de levier (LBO) et avait donc besoin de lever des fonds.
Pour apporter des subsides aux entreprises, la nouvelle structure financière s’est constitué un capital d’environ 8 millions d’euros en regroupant des participations qui étaient jusque-là dispersées dans neuf fonds différents. Parmi ceux-ci figure Loire Valley Invest, géré par GO Capital, et dédié à l’amorçage et à l’innovation.
Des objectifs ambitieux
Ces deux axes figureront toujours parmi les objectifs de Centre-Val de Loire Investissement qui pourra intervenir sur toute l’étendue de la gamme d’apports en fonds propres, y compris pour le développement et l’exportation.
Les participations, jamais majoritaires, pourront aller de 250 000 à 1 million d’euros selon les dossiers qu’un comité de sélection sera chargé d’étudier.
Le président de Centre-Val de Loire Investissement, Yves Aguitton, fixe des objectifs qu’il qualifie d’ambitieux. « Au cours des cinq dernières années, la Région a investi au capital de 25 sociétés. On aimerait en réaliser au moins le double, c’est-à-dire une dizaine par an », annonce-t-il.
Effet de levier : s’endetter pour devenir plus rentable
L’effet de levier désigne l’utilisation de l’endettement pour augmenter la capacité d’investissement d’une entreprise, et l’impact de cette utilisation sur la rentabilité des capitaux propres investis. L’effet de levier augmente la rentabilité des capitaux propres tant que le coût de l’endettement reste inférieur à l’augmentation des bénéfices. Dans le cas inverse, il devient négatif, d’où l’importance d’analyser de très près les projets de l’entreprise.
Lors de la présentation de Centre-Val de Loire Investissement, il a été mentionné le fait que l’effet de levier peut multiplier de deux à cinq fois, voire plus, la rentabilité des fonds engagés.
Bruno Goupille