Le législateur l’a dit : en 2040, les moteurs thermiques à forte émission de CO2 seront interdits. Seuls résisteront les véhicules hybrides et les électriques, à hydrogène, au biogaz, biocarburants ou air comprimé. La gamme sera large, certes, mais comment se repérer dans cet éventail de motorisations ?
Chez le concessionnaire, c’est bien elle qui déjà fait la différence, autrement dit la carburation. La conduite autonome tant espérée n’est pas encore pour demain, bridée par la loi et en attente de finalisation.
Les industriels et les professionnels de la mobilité travaillent pourtant activement, mais la voiture, n’en déplaise aux amateurs de science-fiction, gardera pour longtemps encore quatre roues et un volant qu’il faudra tenir à dix heures dix !
Si la voiture autonome existe, elle ne roule pas en liberté sur nos routes légiférées. Trop de risques et d’incertitudes, même si l’on voit des transports en commun qui utilisent la technologie, dans des conditions extrêmement réduites et contraintes. Parlons donc d’évolution automobile plus que de révolution. Toutes les technologies que nous trouverons dans ces prochaines décennies, hormis l’hydrogène, sont déjà présentes sur les modèles premium et progressent d’année en année, gagnent en fiabilité mais souvent n’attendent que les autorisations gouvernementales pour être applicables, comme l’autonomie totale. N’attendez donc pas la voiture volante, le véhicule « salon » qui vous transportera tandis que vous jouerez aux cartes avec vos enfants. Ce n’est pas la tendance, les constructeurs ne travaillent pas à cela.
Le paradoxe des énergies
Les normes Euro7 applicables dès 2025 sont au cœur de leurs préoccupations, et tous font en sorte de se positionner sur les énergies les plus avancées, l’électricité et l’hydrogène.
Mais quel sera l’avenir économique de ces voitures électriques, dès lors que le gouvernement cessera de les subventionner à renfort de primes ?
Les prix s’échelonnent entre les 23.000€ d’une Zoe et les 95.000€ d’une Tesla. Au milieu, il est intéressant de voir qu’aucune marque ne fait l’impasse. Toyota, Jaguar, Audi Hyundai, BMW, Nissan ou Peugeot, même pour les modèles utilitaires.
Par ailleurs, les estimations avancent un besoin de 3 millions de bornes en 2030 dans l’hexagone, il y en a 250.000 à ce jour. Alors tout le monde travaille sur l’hydrogène, car l’électricité verte n’est pas encore de ce monde. Le nucléaire est certes décarboné mais produit des déchets, le photovoltaïque est grand consommateur de gaz pour chauffer les matériaux, et l’on sent bien que l’éolien n’a pas le vent en poupe, abîmant les paysages. Reste l’énergie marémotrice qui se travaille en ce moment sur le continent arabique, y compris avec des entreprises françaises. Porsche tente quant à lui de développer un carburant de synthèse à partir de CO2 et d’hydrogène et s’est associé pour cela à un producteur chilien d’énergie éolienne, donc verte, dans les plaines venteuses d’Amérique du Sud.
Philippe Bigot, président du groupe distributeur éponyme en Région Centre-Val de Loire et président des concessionnaires du Loir-et-Cher
Philippe Bigot, est président du groupe distributeur éponyme en Région Centre, et président des concessionnaires du Loir-et-Cher : « Les consommateurs sont à la fois des particuliers et des sociétés et donc pour des raisons fiscales, très différents». Bonus pour les particuliers, défiscalisation pour les pros qui amortissent le véhicule et sa batterie, exonération de la taxe sur les véhicules de société dès lors qu’ils entrent dans le monde de l’hybride.
Le particulier, lui, est perturbé car le français autrefois très « diesel », est maintenant stigmatisé. Que doit-il acheter ? « Cette énergie va disparaitre alors qu’elle reste la meilleure énergie des grands rouleurs. Les constructeurs, poussés par la législation européenne, préconisent donc l’hybride et l’électrique, mais on ne vend plus une voiture en deux heures». Au grand flou s’ajoutent la crise sanitaire qui a un temps stoppé le marché, ainsi que les productions mondiales de semi-conducteurs, pourtant très demandés dans la téléphonie, l’audio et les écrans de GPS, la charge appareils cellulaires par induction.
Pour l’avenir, Philippe Bigot reste optimiste : « Le carbone pour la légèreté, les matériaux recyclables, le toit panoramique avec panneaux solaires, la voiture semi autonome, le régulateur actif, tout cela est pour bientôt sinon déjà d’actualité».
En plus de se garer seule, la prochaine DS4 doublera seule, mais pour l’heure la législation oblige à tenir le volant. Les constructeurs font tout de même un pari sur l’avenir, c’est dans leurs gènes et dans leur intérêt pour rester compétitifs.
Volvo Cars travaille désormais avec le sidérurgiste SSAB au « projet de développement d’acier sans énergie fossile », indique le groupe dans un communiqué de presse. Une façon d’amoindrir les lourds effets des hauts fourneaux qui transforment le minerai de fer en acier.
Par Stéphane de Laage
Retrouvez l'ensemble de notre dossier Automobile dans nos éditions pdf à télécharger ici