À la tête de la caisse régionale Groupama Paris-Val de Loire depuis un an et demi, Laurent Bouschon constate la récurrence et l’aggravation des phénomènes climatiques. La compagnie d’assurance encourage les mesures préventives et cherche à préserver ses équilibres financiers.
En avril 2021, Laurent Bouschon a pris la succession d’Éric Gelpe à la tête de Groupama Paris-Val de Loire. Après un parcours entièrement consacré au monde de l’assurance, principalement chez Groupama, il dirige la caisse régionale présente en Île-de-France, dans la Somme et l’Oise, l’Yonne et sur l’axe ligérien (Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire). Groupama Paris-Val de Loire dispose d’un réseau de 154 agences et compte plus de 1600 collaborateurs.
L’Épicentre : Après un an et demi en tant que directeur général de Groupama Paris-Val de Loire, quelles sont les caractéristiques et l’activité de la caisse régionale ?
Laurent Bouschon : La caisse régionale Groupama Paris-Val de Loire est une compagnie d’assurance de plein exercice et distribue l’ensemble des produits IARD, Vie et Services du Groupe qui compte neuf caisses régionales métropolitaines.
Elle se situe en milieu de tableau avec 800 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais représente le plus important potentiel de développement car elle couvre un territoire où vit 25 % de la population nationale. Grâce à ce potentiel et au dynamisme de nos équipes, notre niveau de développement annuel atteint 6 % contre 3 % en moyenne pour l’ensemble des caisses régionales.
Historiquement présents en milieu rural, nous avons renforcé nos implantations dans les zones de plus forte densité urbaine.
Ces derniers mois ont été marqués par des phénomènes climatiques répétés : grêle, sécheresse, incendies. Quelles en sont les incidences sur l’activité de Groupama Paris-Val de Loire ?
L’année 2022 sera de toute évidence une très mauvaise année pour tous les assureurs. Désormais, le risque climatique devient très alarmant. On observe à la fois une fréquence plus rapprochée des phénomènes climatiques, inondations, grêle, incendies liés à la sécheresse, et une aggravation des dégâts. Les grêlons sont passés de la taille d’une balle de golf à celle d’une boule de pétanque. S’ajoute à cela l’augmentation du prix des matières premières qui fait que les coûts de remise en état explosent.
Sur le seul premier semestre 2022, les assureurs ont payé l’équivalent de 18 mois de sinistres en temps normal. Pour le groupe Groupama, le coût du risque climatique représente déjà 900 millions d’euros sur cette année.
Cette aggravation des risques climatiques va-t-elle entraîner une augmentation des primes payées par les assurés ?
Dans la mesure où les coûts des sinistres dépassent les primes perçues et que l’exceptionnel devient récurrent, il nous faudra nécessairement préserver nos équilibres financiers en augmentant nos cotisations dans une limite qui doit toutefois rester supportable pour nos sociétaires.
Nous renforçons en même temps les mesures préventives, par exemple les alertes orage pour inviter nos assurés à mettre leurs véhicules et leurs biens à l’abri avant qu’il ne soit trop tard.
Propos recueillis par Bruno Goupille
Un projet de développement en trois P
En avril dernier, un an après son arrivée, Laurent Bouschon a lancé le projet de développement « PRSE 2025 » de Groupama Paris-Val de Loire. Construit après un travail collaboratif de 9 mois, ce plan triennal s’articule autour de trois grands axes commençant par la lettre P : Performance pour équilibrer les comptes et financer le développement, Planète pour conduire des actions volontaristes de respect de l’environnement, People pour souligner la priorité donnée à l’humain et à l’épanouissement de chacun.
Ce plan a été présenté lors d’une convention réunissant les collaborateurs et les élus de la caisse régionale d’assurance.
