Le 23 septembre, 200 jeunes étaient accueillis au BTP CFA de Blois. C’est, pour eux, le début d’un parcours professionnel qui se prolongera quelques années dans l’apprentissage d’un métier qu’ils ont choisi et autour duquel ils vont bâtir leur projet de vie. Dans leur engagement professionnel, le BTP CFA les accompagnera vers l’obtention de leurs diplômes, la mise en relation avec une entreprise dans le cadre d’un contrat d’apprentissage en alternance… et soutiendra leurs efforts pour leur donner envie de poursuivre leur formation. 80 % des jeunes, après leur premier CAP, se dirigent vers un autre diplôme : un autre CAP, un bac Pro, un BTS, voire une licence Pro…
Un parcours au BTP CFA peut se dérouler sur 6 ou 7 ans en fonction du cursus. En 2018 :
- 78 % de réussite au CAP ;
- 100 % de réussite au bac pro ;
- 95 % de réussite au BTS.
Après quelques années, certains jeunes sont devenus chefs d’équipes, chefs d’ateliers, chefs d’entreprises… Pour Christophe Delmur, directeur du BTP CFA de Blois, la rentrée 2019 s’annonce bien, mais avec un écart de 25/30 jeunes de moins que l’année précédente. Aujourd’hui, on peut signer un contrat d’apprentissage tout au long de l’année civile et même au-delà. Un jeune peut contacter le CFA, rencontrer le point de conseil BTP et il sera accompagné. C’est aussi le cas pour les moins jeunes qui souhaitent réorienter leur parcours professionnel, chercher de nouvelles qualifications. Le CFA a la capacité de les accueillir, y compris pour des formations diplômantes qui peuvent être ouvertes tout au long de l’année (les titres professionnels).
Qu’est-ce que le titre professionnel ?
Le titre professionnel est un diplôme du ministère du Travail. Il offre trois grands avantages :
- il permet des entrées en formation tout au long de l’année (contrairement aux formations diplômantes de l’Éducation nationale)
- il permet une entrée en formation modulaire : si l’apprenant n’a pas pu être présent au module n°1, il commence par le n°2 et revient au n°1 ensuite
- il permet d’être réactif par rapport aux besoins en formations du territoire en rendant les apprenants rapidement opérationnels en entreprise
En novembre, le BTP CFA ouvre 4 titres professionnels niveau CAP (plaquiste, maçon, peintre, couvreur).
Les référentiels
La réforme de la Formation professionnelle, initiée en septembre 2018, sera mise en place complètement sur 3 ans. Quelques effets commencent à entrer en pratique. Ainsi, les référentiels, qui servent de base à l’enseignement des métiers seront mis à jour tous les 5 ans par le ministère du Travail pour les titres professionnels. L’Éducation nationale, elle, revoit ses référentiels tous les 10, voire 15 à 20 ans. Certains métiers ont tellement évolué aujourd’hui qu’il est urgent d’adapter les enseignements aux réalités de l’activité des entreprises. Le BTP CFA a un défi stratégique : doubler l’offre de formation de l’Éducation nationale avec les titres professionnels. C’est une situation qui impacte le modèle de financement du CFA.
La qualité de l’accompagnement
Christophe Delmur insiste sur l’importance d’accompagner les jeunes au-delà de l’enseignement du métier. Il s’agit aussi de les aider à trouver leur place et leurs repaires au moment où ils passent de l’environnement scolaire, qu’ils ont toujours connu, au monde du travail. Il leur faut en assimiler les codes, dictés par des droits et des devoirs. La notion de respect doit s’installer entre les adultes et les adolescents pour apprendre à travailler en équipe : 80 % des entreprises du bâtiment comptent moins de 10 salariés. Le CFA intègre cette donnée en organisant l’enseignement des jeunes en mode projet. Le contrat d’apprentissage en alternance partage la responsabilité de la formation entre l’école et l’entreprise.
Viser l’excellence
Chaque année, le BTP CFA encourage les jeunes à présenter leurs œuvres à des concours. Ils obtiennent régulièrement des récompenses au niveau départemental, régional, national, et même international dans leur discipline. Rappelons la performance d’Alexis Guimont (21 ans), sacré champion du monde de plâtrerie à Abu Dhabi en 2017 aux Olympiades des métiers.
« L’excellence » ne se traduit pas forcément lors de concours, mais quotidiennement dans l’exercice de son métier et dans l’envie de progresser.
Donner le goût des métiers du Bâtiment
Il y a de belles réussites professionnelles, de vrais savoir-faire, une vraie culture des compétences et du patrimoine qu’il ne faut pas perdre. Les métiers du Bâtiment ont été trop longtemps dévalorisés. La société actuelle s’est construite en mettant en avant les études universitaires, comme s’il n’y avait pas beaucoup d’intelligence ni de perspectives sociales dans les métiers manuels. On constate souvent qu’à l’issue de longues études universitaires, l’emploi et le niveau de rémunération proposés ne sont pas à la hauteur d’un cursus qui a nécessité beaucoup d’efforts et de sacrifices, ce qui entraîne bien des frustrations.
Une jolie phrase de Christophe Delmur : « Les manuels sont des intellectuels qui ont des mains ».
Un manque de main d’œuvre
Nous assistons à un grand nombre de départs en retraite de salariés dans les entreprises (suite au baby-boom d’après-guerre) et, dans le Bâtiment, trop peu de jeunes sont formés pour les remplacer. Une trentaine d’entreprises locales est en demande d’apprentis, du CAP au BTS. Une situation qui allonge la durée des chantiers faute de main-d’œuvre.
Intégrer les notions de développement durable
Les outils numériques changent les modèles de travail : lors de la conception d’un bâtiment, on peut tout construire sur écran, vérifier les interactions des corps de métiers, les piloter… On optimise le chantier et on projette l’usage du bâtiment sur des années en intégrant des notions de développement durable et de coûts de fonctionnement grâce à de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques.
J.-P. T.
BTP CFA 41 34, rue Bernard Darada – 41000 Blois –Tél. 02 54 90 34 59 – www.btpcfa-centre.fr