L’Afpa en prise avec les métiers sous tension

Un local de l’Afpa d’Olivet a été spécialement équipé pour former des préparateurs de commandes en un mois, avec possibilité d’évolution.
Un local de l’Afpa d’Olivet a été spécialement équipé pour former des préparateurs de commandes en un mois, avec possibilité d’évolution.

 

L’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes multiplie les initiatives pour mieux répondre aux besoins des secteurs en pénurie de main d’œuvre et aux nouveaux métiers.

 

« Accueil inconditionnel », c’est la formule clé de l’Afpa. Quel que soit leur statut ou leur parcours, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes s’engage à accompagner demandeurs d’emploi et salariés vers la vie active. Il peut s’agir aussi de reconversions volontaires ou consécutives à la mise en place de plans sociaux. « Nous allons ainsi prendre en charge la réorientation professionnelle d’environ 70 salariés des magasins Camaïeu de la région », annonce Laurence Coulaud, directrice régionale du développement de l’Afpa, en précisant que, bien souvent, les anciens salariés du commerce se reconvertissent dans d’autres métiers, en particulier les services à la personne.

 

Réorientation d’étudiants en rupture

Avec ses 7 centres répartis sur les six départements de la région Centre-Val de Loire et ses 300 collaborateurs, l’Afpa forme chaque année plus de 4 000 personnes. Parmi elles, 5% de réfugiés selon les années. « Ils sont généralement très engagés pour s’insérer dans l’emploi par la formation avec un accompagnement qui demande plus de temps, ne serait-ce que pour l’apprentissage de la langue », ajoute Laurence Coulaud.

Un autre public suscite l’attention de l’Afpa, celui des étudiants qui délaissent les bancs de l’université au bout de deux à trois mois, dépités. « Nous tenons des permanences sur les campus pour leur proposer un nouveau projet professionnel grâce à l’alternance et au statut de CFA que nous avons obtenu depuis trois ans. » Une trentaine d’étudiants sont actuellement engagés vers des activités de facteurs, de réparateurs de vélos pour une grande marque d’équipements sportifs, ou vers les métiers du bâtiment.

 

Formation sur le lieu de travail

Les métiers dits « en tension » sont aussi au centre des préoccupations de l’Afpa qui a la capacité à mettre en place des parcours de formation de façon réactive. « Depuis octobre 2022 nous avons contractualisé avec Pôle Emploi un nouveau dispositif de formations courtes et opérationnelles sur le lieu de travail, l’AFEST, annonce Laurence Coulaud. Nous accompagnons un tuteur de l’entreprise et l’outillons pédagogiquement afin qu’il puisse ensuite former des demandeurs d’emploi en deux à quatre mois sur des métiers en tension, par exemple dans la restauration rapide, l’industrie ou le bâtiment. » Ces formations très opérationnelles peuvent ensuite évoluer vers un diplôme avec la procédure de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience).

Il peut aussi s’agir de fidéliser les salariés de certaines activités comme les préparateurs de commandes d’Amazon qui suivent une formation dans un espace spécialement aménagé de l’Afpa d’Olivet. Ils ont ensuite la possibilité, pour certains d’évoluer vers un diplôme de technicien de logistique de niveau Bac + 2.

De façon globale, après une formation Afpa, 72% des personnes trouvent aussitôt un emploi.

 

Hélène Letelu-Garcia, nouvelle directrice régionale

Hélène Letelu-Garcia
Hélène Letelu-Garcia

Originaire du Centre-Val de Loire, Hélène Letelu-Garcia a pris la direction de l’AFPA régionale à la fin du mois de septembre. Elle travaille depuis plus de 15 ans pour l’organisme de formation professionnelle dont elle a dirigé le centre de Bourges avant de rejoindre la direction régionale d’Orléans où elle occupait les fonctions de directrice régionale de l’ingénierie et de l’innovation et directrice régionale adjointe. Elle a notamment contribué de manière innovante aux réponses aux appels d’offres et accompagné les centres dans le cadre de leur transformation en « villages des solutions ».

 

Bruno Goupille

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