Claude Aymard, bénévole, Aurélie Buffault, directrice territoriale adjointe et Stéphanie Schneider, conseillère du Loir-et-Cher.
L’association pour le droit à l’initiative économique (Adie), reconnue d’utilité publique et présente sur tout le territoire national, va à la rencontre des porteurs de projet.
« À l’Adie, ce qu’on défend, c’est que tout le monde peut devenir entrepreneur », affirme Aurélie Buffault, directrice territoriale adjointe de l’Adie. Pour peu que l’entrepreneur ait une idée structurée, éventuellement avec l’aide de la BGE, la CCI… Mais « les critères des banques sont de plus en plus restrictifs ». L’Adie refuse que « des personnes soient contraintes d’abandonner parce qu’elles n’ont pas accès à un crédit bancaire classique ». Ce sont des bénéficiaires de minima sociaux qui manquent d’apport, des accidentés de la vie, des précurseurs qui ne peuvent pas prouver le potentiel de leur idée, de petits entrepreneurs qui doivent investir pour perdurer… autant de critères qui essuient le refus des banques pour un recours à l’emprunt. L’association se fait alors l’intermédiaire pour accorder un microcrédit avec un accompagnement par un bénévole de l’association comme Claude Aymard à Romorantin qui leur transmet son expérience. Pour ceux qui ont moins de 30 ans, grâce à une convention avec l’État, l’Adie peut octroyer une prime inclusion jeune. Dans tous les cas, « il faut que la personne soit transparente vis-à-vis de sa situation ». Elle propose également d’autres aides : des webconférences, des formations et des outils gratuits en ligne, un prêt pour la mobilité à l’attention des demandeurs d’emploi et salariés précaires et une assurance pour les entrepreneurs.
Des chiffres positifs
L’année dernière, en Loir-et-Cher, ce sont 52 entrepreneurs à qui l’association a prêté en moyenne 3642 € pour qu’ils créent leur propre emploi et 35 personnes pour le prêt à la mobilité. Cela concerne tous les secteurs (commerce, artisanat, bâtiment, prestation de service…) et quel que soit le statut (micro-entreprise, SARL…). Un cercle vertueux : « Pour 1 € de subvention, ce sont près de 3 € qui sont générés sur le territoire parce qu’on aide des personnes à sortir des minima sociaux. » Dans l’étude d’impact de septembre, « on a un taux de pérennité des entreprises à 3 ans de 81 % », ce qui est supérieur à la moyenne nationale. Une entreprise créée génère en moyenne 1,3 emploi. « Avec un taux de 7,45 %, en aucun cas on fait concurrence aux banques. » Et grâce à l’accompagnement, l’Adie atteint un taux de remboursement de 95 %.
2022, l’année de la proximité
L’association a identifié un autre frein : le manque de mobilité de certains clients potentiels les empêche de se rendre au Lab1 à Blois où siège l’Adie pour solliciter un prêt. C’est sur ce constat que l’Adie vient de mettre en route une permanence à la Maison de l’Emploi de Romorantin tous les jeudis. Cette permanence est tenue par Stéphanie Schneider. Dans son rôle de conseillère « au regard bienveillant », elle ne se limite pas à la constitution de la demande de prêt. Elle étudie le profil de l’emprunteur, son projet, ses motivations et ses besoins et se positionne comme « un apporteur d’idées » pour ne pas rajouter de la difficulté avec un remboursement de crédit. Une autre permanence devrait voir le jour sur le Vendômois. Dans la même idée, ils se rendront dans les communes rurales lors d’une tournée en camion-bureau et Stéphanie Schneider fera une action de communication le jeudi 3 février sur le marché de Selles-sur-Cher.
Site : www.adie.org
Pour prendre rendez-vous gratuitement et préparer l’entretien : 0 969 328 110
Par Laëtitia Piquet