Restaurateurs, hôtelliers, musées… Les habitudes touristiques pourraient changer suite au coronavirus. En Centre-Val de Loire, la Loire à Vélo, véritable tourisme nature, pourrait connaître une hausse de fréquentation. © iStock
Malgré les dernières ouvertures, l’inquiétude reste présente pour les établissements touristiques du Centre-Val de Loire. La période estivale et touristique demeure incertaine, mais un « retour aux sources » et au terroir est attendu des touristes. Idéal pour la région.
Samedi 14 mars dernier, en plein service du soir, les restaurateurs du Centre-Val de Loire ont appris l’arrêt de leur activité le soir-même, à cause de la pandémie de covid-19 et du futur confinement. Stupeur ! « Ça leur est tombé dessus d’un coup, ils ne s’y attendaient pas de manière abrupte, confie-t-on à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Centre. Evidemment, ils comprennent parfaitement cette fermeture. L’enjeu a été, dès le départ, d’organiser une réouverture des établissements. » Tous ont besoin d’un rétroplanning pour se rassurer, rassurer les salariés ; mais jusqu’à la mi-mai, il était impossible de le créer malgré la diffusion, récente, d’un « guide pratique » des mesures sanitaires à destination du secteur de la restauration et de l’hôtellerie.
Vers une baisse de la clientèle étrangère
Mais alors que va-t-il se passer cet été ? Les touristes vont-ils affluer comme à leur habitude ? Au sein de la CCI Centre et des établissements touristiques, l’optimisme est de mise. Pas question de se laisser abattre même si la majorité des acteurs du secteur demeurent « inquiets sur la pérennité » de leurs activités. Les cellules de crises de la chambre a permis de questionner sur les différentes aides – disparates sur le territoire (financières, matérielles), sur les mesures sanitaires (masques, gel hydroalcoolique, etc). Dans le Loiret, Tourisme Loiret a décidé de financer certaines actions ; dans le Loir-et-Cher, l’UMIH achète du gel hydroalcoolique à tous ses adhérents. Pour les entreprises touristiques, l’inquiétude de la reprise (incertaine) se cumule à celle du coût global définitif des mesures mises à place. « La crise sanitaire change forcément le tourisme, affirme-t-on à la CCI régionale. Après avoir été confiné pendant deux mois, beaucoup de Français ont envie d’un retour aux sources, à la nature, aux produits du terroir, à un tourisme d’itinérance sans être agglutiné les uns sur les autres. » Et l’offre en ce sens est conséquente en Centre-Val de Loire, notamment avec la Loire à Vélo. L’opération de communication de la région va d’ailleurs en ce sens. Reste qu’une baisse de la fréquentation est à prévoir : selon une enquête clientèle de 2019, 28% des touristes du Centre-val de Loire sont étrangers. Ces derniers ne viendront pas cette année, les frontières étant plus ou moins fermées et le principe de précaution va sans doute valoir plus que l’envie d’aller loin. Cette diminution pourrait bien durer quelques années et avoir un impact sur le tourisme. D’ici le mois de septembre, comment s’en sortiront les quelques 5800 établissements du secteur de l’hôtellerie-restauration (hôtels, hôtels-restaurants, restaurants traditionnels, restaurants rapides) ? Le respect des règles sanitaires et de la distanciation sociale va être une clé pour le consommateur mais aussi pour le futur touristique des établissements.
Par Claire Seznec
FOCUS
Le 14 mai dernier, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures, assorties d’une enveloppe de 18 milliards d’euros, en faveur du tourisme français. L’une des informations qui a fait le tour de la presse est, bien évidemment, le fait que les Français puissent réserver leurs vacances en France métropolitaine et d’Outre-Mer en juillet et août ; en cas d’annulation liée au coronavirus, le séjour devrait être intégralement remboursé. Si les modalités restaient encore à définir à la mi-mai, les bars, les restaurants et les hôtels situés en zone verte doivent vraisemblablement ouvrir à partir du 2 juin.
Pour les entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration touristique, le fonds de solidarité va rester ouvert jusqu’à la fin de l’année 2020 ; un « prêt garanti Etat saison » va également être lancé, en complément du prêt garanti par l’Etat (PGE) avec un plafond pouvant atteindre « les trois meilleurs mois de l’année précédente » ; les banques se sont quant à elles engagées à proposer « systématiquement » aux PME du secteur un report de mensualités de tout leur prêt sur douze mois, contre six jusqu’à présent. Quant aux cotisations sociales patronales du mois de mars à juin, les entreprises du tourisme en sont exonérées, parfois même jusqu’à ce qu’elles rouvrent (soit après le mois de juin).