Ferme-distillerie de Faronville : la pomme de terre du champ à la bouteille

Pauline Leluc, créatrice de la ferme-distillerie de Faronville.

Pauline et Paul-Henri Leluc sont les seuls en France à cultiver la pomme de terre sur leur exploitation et à la transformer en spiritueux dans la distillerie située dans l’ancienne bergerie de leur ferme. Implanté près d’Outarville (45), le couple garantit ainsi un produit 100% local.

Les deux agriculteurs-distillateurs se sont installés dans la ferme familiale en 2007, ont commencé à cultiver des pommes de terre en 2009 et la distillerie a ouvert ses portes en 2018. En produisant leur propre matière première, la pomme de terre, les deux passionnés de spiritueux fabriquent de la vodka dite polonaise, plus rare et différente de la vodka dite russe, plus répandue et produite avec des céréales.

Quatre spiritueux, quatre histoires.

Quatre spiritueux de dégustation sont proposés à la vente. La première vodka, dite Premium, se distingue de la deuxième vodka, dite Petite Eau, qui est ultra-filtrée à froid. Particularité de la troisième vodka : c’est une série limitée de 879 bouteilles. Elle a été vieillie pendant onze mois dans des tonneaux en chêne de 220 litres chacun. Contenant autrefois du Sauternes, ce vieillissement apporte un goût unique. Le dernier produit proposé n’est pas une vodka mais un gin composé de pommes de terre, de fleurs de pomme de terre et de baies de genièvre.

Les spiritueux sont vendus directement à la ferme, mais aussi chez les cavistes et dans les épiceries fines. « Nos produits ont une histoire et on a besoin de l’expliquer aux clients, explique Pauline Leluc, créatrice de la ferme-distillerie de Faronville. Nous rencontrons ces commerçants et certains viennent à la distillerie. Cela créé un lien entre nous producteurs, le revendeur et le client ». Le couple participe aussi à des salons professionnels tels que le salon des spiritueux français France Quintessence ou le Salon de la Gastronomie à Orléans.

Dans une démarche écologique et afin d’éviter les maladies et l’épuisement des sols, la pomme de terre n’est pas cultivée en permanence. Celle-ci est de nouveau plantée sept ou huit ans après une première récolte. Des céréales sont cultivées entre temps. Toujours dans cette démarche, l’eau chaude utilisée lors de la distillation est ensuite réutilisée.

« S’implanter chez les gens. »

Pendant les trois confinements, la vente directe et la visite de la distillerie ont été interdites et les salons professionnels annulés. De plus, la consommation de spiritueux a diminué pendant cette période. On comprend pourquoi lorsque Pauline Leluc définit la vodka comme « un alcool de fête » que l’on boit « quand on reçoit ».

L’entreprise souhaite accroitre ses ventes dans le secteur de l’hôtellerie-restauration et développer sa présence chez les cavistes du sud de la France. En revanche, elle n’entend pas développer de nouveau produit. « Certains clients cherchent toujours de la nouveauté, explique Pauline Leluc. Mais, l’objectif pour nous est de s’implanter chez les gens et de fidéliser notre clientèle. »

Par Maxence Yvernault

La ferme-distillerie de Faronville en quelques chiffres.

Sur les trente hectares de pommes de terre cultivées sur le domaine, un quart de la récolte est destiné à la production de spiritueux. 10kg de pommes de terre sont nécessaires pour faire un litre de vodka. De la mise en chauffe des ingrédients au nettoyage de l’alambic, la distillation dure environ sept heures. L’exploitation produit plus de 5000 bouteilles par an. 300 revendeurs dans toute la France vendent les produits de la marque

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération. 
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