Dans ses toiles, Scara Bee fourmille d’idées !

Crédit photo DR
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Valérie a longtemps attendu avant de s’autoriser à devenir Scara Bee. Depuis sa métamorphose, elle propose une peinture qui fait du bien, vivante et pétillante. Comme elle !

C’est l’histoire d’une petite fille qui a soif de culture artistique. Mais elle est née en province, loin des plus beaux musées français, alors, pour compenser, elle dessine des planches entières de l’encyclopédie Tout l’univers. Son rêve secret : « Devenir artiste peintre et vendre [s]es toiles sur la place du Tertre à Montmartre ! »

La découverte de l’univers de la mode

Ses parents lui offrent des cours de dessin. « Ma professeure m’a très vite fait dessiner des nus, se souvient Valérie alias Scara Bee. Elle m’a appris beaucoup de choses, elle m’a réellement prise sous son aile. Je ne voulais que peindre, peindre et encore peindre. »

Mais la peinture est considérée comme une activité peu sécurisante par ses proches. Comme elle coud beaucoup avec sa mère et sa grand-mère et que le milieu de la mode lui plaît aussi, elle entre, après une prépa Art, dans une école de stylisme-modélisme à Paris avec l’idée de dessiner des tenues. « J’ai découvert un monde exceptionnel. D’abord les musées parisiens, et puis, en tant que petite main habilleuse sur les défilés, l’univers fantastique de la mode, plein de couleurs, de matières… »

Diplômée, Valérie travaille dans le secteur textile, dans celui du design optique, puis devient directrice artistique d’une société de papeterie, carterie et faire-part. « J’y suis restée cinq ans, et puis les SMS ont remplacé les cartes postales… » Elle monte une société avec celui qui allait devenir son compagnon : Citrouilles et Papillons, qui deviendra Motion Kiwi quand, lassés du tumulte parisien, ils déménageront à Orléans. Elle en est l’illustratrice. Mais la peinture reste, pour Valérie, un désir inassouvi… « Avec l’illustration, on n’existe pas en tant qu’artiste, et j’avais besoin de travailler la matière. Un jour, me disais-je, tu feras ta propre peinture, tu exposeras tes toiles. »

Une histoire qui nourrit son œuvre

Finalement, elle se lance à 40 ans, encouragée par son compagnon et associé : « C’était le moment ou jamais. Et je me rends compte que tout ce que j’ai fait jusque-là m’a nourrie et m’a servi à arriver là où je suis, alors que je me suis souvent questionnée sur la pertinence de mon parcours qui peut paraître très surfait, très paillettes, très loin de ce que je suis, finalement. Je me suis inspirée de tous les films que j’aime, Peau d’âne, Sissi, Diamants sur canapé avec Audrey Hepburn, des actrices belles, féminines, très stars, qui m’ont fascinée avec leur côté très chic, très lisse, très parfait. Et j’ai mélangé cela avec l’univers (aujourd’hui vintage) dans lequel j’ai grandi dans les années 1980. Les platines disques, les appareils photos argentiques, les téléphones à cadran rotatif… Des objets qui rythmaient ma vie avec des designs et des couleurs incroyables. C’est ma petite madeleine de Proust, le rappel de mon enfance douce et colorée. J’avais besoin de sortir ça de moi. Je mets tout ce que je suis, tout ce que j’ai, dans ma peinture. Illustratrice,  je réponds à la demande de mes clients dans un style précis. Scara Bee, c’est une autre démarche, c’est ma création personnelle, c’est moi. » Une toile en appelle une autre. Une véritable boulimie de création ! Ses premières œuvres sous le bras, Valérie franchit la porte de la galerie L’art ancien, à Orléans. « Le propriétaire Philippe Vasseur examine mes tableaux et me lance : C’est intéressant…” » Tellement intéressant que Philippe décide de travailler avec Valérie. « Pour moi, ça a une valeur considérable qu’il veuille proposer mon travail. Je suis également représentée dans une galerie à Angoulême, une à Limoges et une à Lyon. À chaque fois, ce sont de belles rencontres et de belles histoires qui m’aident à avancer. »

Estelle Cuiry

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