Béatrice Thomas, directrice de l’établissement Brit Hôtel à Joué-lès-Tours (37), a reçu sa médaille du travail après vingt ans de collaboration et un parcours remarquable dans le métier de l’hôtellerie. Pour celle que rien ne prédestinait à travailler dans l’hôtellerie, transmettre et inspirer est une priorité.
Le 18 avril 2024, vous avez reçu la médaille du travail pour vos vingt ans au sein de l’hôtel Le Chéops/BritHôtel. Qu’est-ce que cela représente ?
Vingt ans d’accomplissement professionnel. J’ai grandi avec un métier qui évolue et j’évolue avec lui. Je n’étais pas prédestinée à travailler dans l’hôtellerie et n’aurais jamais imaginé y faire carrière. Mon parcours est une somme d’expériences, de belles rencontres et d’opportunités. Si travailler dans l’hôtellerie-restauration est facile d’accès, on y reste in fine par vocation. Il faut allier vie personnelle et professionnelle, jongler avec les amplitudes horaires, travailler le week-end et les jours fériés.
Au début de votre parcours, vous partez en Angleterre ?
J’ai une passion pour les langues étrangères. Étudiante, je suis partie travailler un été dans une compagnie de taxis en Angleterre. J’y suis finalement restée un an et demi pour perfectionner mon anglais.
Lorsque vous rentrez en France, vous rejoignez un tour opérateur.
À mon retour, je suis une formation en accueil/accompagnement de voyages. J’ai débuté chez Voyages Bertrand en tant qu’accompagnatrice de voyageurs français en France et à l’étranger. Léger désenchantement alors… Je pratiquais davantage le français que l’anglais. Mon anglais s’exerçait uniquement dans les hôtels.
C’est pourquoi d’accompagnatrice de voyages, vous avez bifurqué vers l’hôtellerie ?
Lorsque j’ai réalisé que ma pratique des langues étrangères pouvait pleinement se déployer dans l’hôtellerie, j’ai foncé. J’ai démarré dans un hôtel à Tours. Cela a été une révélation ! Toutes les compétences acquises jusqu’à présent étaient utiles, je trouvais du sens à mon travail et j’étais épanouie.
Comment êtes-vous arrivée ensuite dans l’hôtel où vous êtes aujourd’hui ?
Pendant huit ans, j’ai travaillé comme réceptionniste avec les époux Antoncic, propriétaires de l’établissement Le Chéops. En 2008, ils m’ont proposé de devenir première de réception. Ils ont vendu l’hôtel quelque temps plus tard à la chaîne française Brit Hôtel (toujours propriétaire). Un directeur d’exploitation a été recruté et, pour l’accompagner, le poste d’adjoint m’a été proposé. Un nouveau challenge démarrait !
Aujourd’hui vous en êtes la directrice d’exploitation.
Après dix ans en qualité d’adjointe et fort de la promotion de mon directeur, son poste m’a été proposé. Brit Hôtel privilégie la promotion interne.
Un manager qui encourage ses équipes, est-ce un gage de réussite ?
Mon directeur m’a toujours dit « vous êtes capable ». Se sentir encouragée, soutenue, valorisée est important. Manager, c’est accompagner. Ainsi, Ingrid, qui était mon apprentie en 2010, est aujourd’hui mon adjointe.
Partager votre métier, transmettre vos expériences, est-ce une priorité ?
La somme de mes expériences m’a conduite à évoluer et à grandir. Aujourd’hui, je vais dans les écoles présenter les métiers de l’hôtellerie et de la restauration. En tant qu’adhérente au club hôtelier Touraine hôtel, je participe aux forums de l’emploi. Partager, transmettre est primordial.
Vous accueillez de nombreux stagiaires, notamment au poste de réceptionniste. Sont-ils surpris par le métier ?
Souvent, leur plus grande surprise est la complexité du métier de réceptionniste. On n’est pas juste des donneurs de clé. Beaucoup restent dans le métier après un stage, et ce sont ceux que je privilégie en embauche.
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Camille Colloch