Crash test au Lab’O : les start-up tiennent la route

Les candidats, ici Caroline Faure pour SIPAD, disposent de vingt minutes pour présenter et défendre leur projet face aux investisseurs.
Les candidats, ici Caroline Faure pour SIPAD, disposent de vingt minutes pour présenter et défendre leur projet face aux investisseurs.

 

Huit minutes pour se présenter, douze minutes pour répondre aux questions. C’était le rythme imposé à quatre start-up soumises au « crash-test » du Lab’O face à un jury d’investisseurs. Aucune n’a été dans le mur.

 

L’amphithéâtre était comble ce soir là pour assister au massacre ! On allait pouvoir suivre en direct un « crash-test » ! C’est du moins ce qu’annonçait le programme du Lab’O le jeudi 24 novembre dernier. Pour la troisième année consécutive, l’incubateur numérique de la métropole orléanaise faisait s’affronter quatre jeunes entreprises innovantes et quatre investisseurs. Objectif : démontrer en 20 minutes la fiabilité du projet et obtenir le coup de pouce financier nécessaire à sa réalisation. Pas exactement un jeu de massacre pour démolir les candidats, car les échanges restent courtois, mais une épreuve tout de même pour les porteurs de projets.

 

SIPAD numérise l’aide à domicile

Première à monter au créneau, Caroline Faure défend avec conviction la société SIPAD qu’elle a créée, une plateforme numérique permettant de mettre en relation tous les intervenants des services d’aide à domicile. Elle a déjà levé un million d’euros en 2020 et en recherche autant pour se développer. À l’issue de sa présentation, les questions des investisseurs fusent : quel est le modèle économique ? Est-il possible d’ouvrir le service à d’autres prestations médicales ? Et les critiques aussi : attention à la qualité des supports de présentation, et ne pas utiliser une vidéo de trois minutes qui « mange » la moitié de votre argumentaire.

Arrive ensuite le débriefing : seriez-vous prêts à investir ? Réponses mitigées de la part des investisseurs qui se déclarent plus ou moins intéressés, selon leurs domaines d’intervention, mais demandent un temps de réflexion. Ce sera globalement la tonalité des réponses. On ne met pas un million d’euros sur la table au bout de vingt minutes de discussion !

 

Animoscope, le Doctolib des toutous

Deuxième candidat à exposer son projet : Julien Tripot, fondateur de la plateforme de services vétérinaires en ligne Animoscope. Implantée à Nevers, la jeune entreprise met en télé relation une quinzaine de vétérinaires avec les propriétaires d’animaux de compagnie moyennant un abonnement de 9€ par mois. Elle vise 25 000 abonnés l’an prochain et recherche un million d’euros pour devenir le Doctolib des toutous et minous. Le projet séduit les investisseurs mais l’un d’entre eux prévient : faite vite pour ne pas être écrasé par un concurrent plus puissant.

 

Lify Air vise les US

Jérôme Richard, le fondateur du capteur de pollens Lify Air, que nous avions interrogé à son retour de Las Vegas (L’Épicentre, février 2022), est le troisième à monter sur scène. L’entreprise a désormais déployé 140 capteurs dans une trentaine de collectivités locales et a besoin d’un million d’euros pour passer à la vitesse supérieure et viser notamment les États-Unis. Les opinions des investisseurs sont partagées : un million c’est trop juste pour les US estime l’un, les communes françaises peuvent-elles encore investir, se demande l’autre, tandis que les deux autres sont intéressés pour aller plus loin.

 

Holis calcule moins cher

Il revenait à Paul Gredigui de clôturer les présentations avec Holis, une start-up spécialisée dans le calcul de l’empreinte environnementale des biens de consommation. Grâce à de puissantes bases de données et à l’intelligence artificielle, Holis parvient à facturer 100 € ce qui coûtait jusque-là 4 à 5 000 €. Les investisseurs se montrent très intéressés pour regarder de plus près ce dossier, encourageant même à lever des sommes plus importantes. Il est vrai que de nos jours, pour un million d’euros, t’as plus rien !

 

Bruno Goupille

 

Quatre investisseurs en quête d’innovations lucratives

Le jury des investisseurs de cette séance de « crash test » était constitué des personnes suivantes :

Yavna Jahadjee, directrice des investissements chez Sowefund, une plateforme d’investissement participatif qui compte plus de 100 000 membres. Elle soutient une soixantaine d’entreprises innovante, notamment dans le secteur de l’impact environnemental et de l’économie circulaire.

Eric Larchevêque, le fondateur de Ledger, concepteur de clés de sécurité pour crypto-monnaies devenu une « licorne » française. Eric Larchevêque, que l’on a vu dans l’émission de M6 “Qui veut être mon associé ?”, investit à titre personnel. Il soutient une cinquantaine de projets pour près de 5 millions d’euros avec des tickets de 50 à 100 000 €.

Geoffroy Dubus, représentant de la structure Demeter, acteur européen majeur de l’investissement en capital risque, capital développement et infrastructure de la transition énergétique et écologique. Demeter gère 1,3 milliard d’euros.

François Miceli, directeur associé chez UI Investissement, spécialiste du développement des entreprises françaises innovantes. UI investissement gère 1,5 milliard d’euros auprès de 300 entreprises.

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