©Julie Limont
À l’aube d’ouvrir Fleur de Loire, le chef étoilé Christophe Hay s’est prêté au jeu de notre toute première interview pause-café. Voyage au cœur de son Épicentre.
ENTREPRENDRE
Quel est votre meilleur échec et votre pire réussite en tant qu’entrepreneur ?
Ma pire réussite c’est bien sûr Fleur de Loire, je ne peux pas rêver mieux que de voir aboutir mon plus beau terrain de jeu avec évidemment le pôle gastronomie qui est le poumon du projet mais aussi le kiosque à pâtisserie qui offrira de jolis moments de tea times. Je pense aussi à mon jardin d’un hectare et demi en plein centre de Blois qui sera cultivé par mon ami Alain Gaillard.
Alors pour le moment, je vous avoue que j’ai du mal à me souvenir d’un échec, j’espère ne jamais en avoir.
Si vous deviez choisir un mentor, qui serait cette personne ?
J’ai un mentor, quelqu’un qui m’a emmené dans cet univers de la cuisine et des restaurants gastronomiques, c’est d’Eric Reithler. Il était le chef du restaurant le Rendez-vous des Pêcheurs à Blois. J’étais gamin lorsque je l’ai rencontré, il m’a pris sous son aile et m’a tout appris, m’a transmis sa passion et sa manière de cuisiner. Il m’a surtout permis de rencontrer Paul Bocuse, ce sont ces deux personnes qui ont forgé ma cuisine et ma vie.
BUSINESS MODEL
Si vous deviez inventer une recette de cuisine pour une bonne entreprise, vous mettriez quoi dedans ?
Avant tout des bons produits issus de producteurs locaux. À la fois parce que ce sont mes racines familiales, et aussi parce que je souhaite partager, et emmener tout le monde dans mon projet. Aider les producteurs à se faire connaitre, se développer, à vivre de leur activité.
Si votre entreprise était un film ou une série ce serait…
Fast and furious ! J’adore tous ces films, tous ces épisodes. Ce sont des jeunes qui ne lâchent rien et sont toujours dans la compétition. Je suis un peu comme ça, toujours à fond, toujours parti à droite, à gauche.
PARLONS DE VOUS
Quelle est votre routine anti-stress ?
Le sport. Je vais une fois par semaine dans une salle avec un coach. Chef, c’est un métier qui impacte le cardio, c’est important d’en prendre soin. On travaille aussi la musculation du dos qui est hyper sollicité en cuisine et puis souvent, on termine par la boxe. Ça, c’est surtout pour me défouler et relâcher la pression. Je suis aussi un amoureux du wake board, quand je peux je file au Mans sur une base pour le pratiquer.
Quel est votre péché mignon ?
Je suis un amoureux du chocolat ! Si vous me voyiez parti à manger du chocolat, c’est signe que j’ai besoin de compenser quelque chose, ça me fait plaisir.
Vous êtes particulièrement doué pour…et pas doué pour…
Doué bien sûr pour la cuisine qui est ma passion mais aussi pour accueillir et être bienveillant avec mes équipes, les clients. Les gens se sont renfermés avec le Covid, ils ont d’autant besoin de bienveillance.
Je ne suis pas doué pour passer plus de temps avec ma famille et mes amis. C’est vraiment ce qui me fait souffrir. J’espère construire quelque chose qui me permette de plus profiter d’eux et de la vie. D’ici 10 ans j’espère pouvoir arriver à le faire.
Si vous pouviez être quelqu’un d’autre le temps d’une journée, qui aimeriez-vous être ?
Paul Bocuse. Il m’a toujours émerveillé parce que c’était un précurseur dans tout : le 1er chef à sortir de sa cuisine et aller en salle, le 1er à être médiatisé, le 1er à instaurer le silence en cuisine pour le bien être des équipes. Et puis humainement c’était quelqu’un d’assez incroyable. J’ai des souvenirs avec lui mémorables. Quand j’étais aux Etats Unis, il me tirait avec son bateau et me donnait des conseils… de wake board (rires). C’était des moments tellement forts, on était dans la détente.
Justement, la dernière fois que vous avez ri aux larmes c’était pour ?
En regardant Les Bronzés font du ski ou la 7ème compagnie, je ne sais plus. J’adore ces films ! Je peux les regarder tous les mois, ça me fait du bien, ils apportent du réconfort, de la douceur.
Par Emilie Marmion.