Supermarché coopératif, la Gabare vogue sur le confinement

A l’initiative de Benoît Lonceint, la Gabarre a ouvert à Olivet en septembre 2019.

Modèle original de supermarché coopératif, la Gabare propose à Olivet (Loiret) des produits 20 à 30% moins chers. Les ventes ont augmenté de 35% pendant le confinement.

C’est un supermarché d’un genre très particulier qui a ouvert en septembre 2019 au sud d’Orléans, à Olivet, dans un ancien magasin d’articles de fête. Le client, ou plutôt le coopérateur, y est toujours à la fête puisqu’il peut y acheter ses produits 20 à 30% moins chers que dans les circuits traditionnels. Mais, attention, pour en bénéficier il faut être coopérateur c’est-à-dire acheter pour 100€ de parts sociales et consacrer trois heures de bénévolat par mois à la tenue du magasin. A ces conditions, on devient l’un des membres de l’équipage de la Gabare, le nom du magasin inspiré de ces grandes barques à fond plat qui transportaient autrefois les marchandises sur la Loire. Ils ont démarré à une poignée au début de l’aventure et ils sont aujourd’hui 1060 coopérateurs.

Inspiré d’un modèle américain

« Nous continuons d’accueillir de nouveaux coopérateurs et l’équilibre sera atteint à partir de 1500 membres » annonce Benoît Lonceint, l’initiateur du projet et le président bénévole de l’association. Homme de projets, par ailleurs patron d’un réseau de restauration rapide et ancien président du Medef du Loiret, il s’est inspiré du supermarché américain « Park Slope Food Coop » créé il y a 40 ans à New York et qui compte 17 000 membres. Sur le même principe, un magasin baptisé « la Louve » a ouvert à Paris en 2016.

La Gabare est unique en région Centre-Val de Loire et même bien au-delà. « Il s’agit d’un projet citoyen, poursuit Benoît Lonceint. L’idée est que le consommateur puisse devenir acteur en choisissant ses produits et en s’investissant personnellement dans une démarche collective ». Car, coopérative oblige, tout se décide de façon collégiale depuis le choix des fournisseurs jusqu’à la rémunération des parts sociales lors de l’assemblée générale annuelle. « En revanche, il n’y a pas de versement de dividende car tous les bénéfices sont réinvestis dans le magasin », précise Benoît Lonceint.

Faible commission et grosses économies

Le supermarché est installé dans un local de 900 mètres carrés, dont 600 réservés à la vente, à proximité du tramway. Un investissement de 400 000 euros a été nécessaire pour réaliser des travaux et aménager les locaux. On y trouve pratiquement toute la gamme des produits de la grande distribution classique avec quelque 6500 références. « Nous privilégions les fournisseurs locaux, qui représentent 70% des produits frais, et le bio » ajoute Benoît Lonceint.

Le modèle économique de la Gabare repose sur l’application d’une faible commission de façon à proposer des tarifs inférieurs de 20 à 30% à ceux des circuits traditionnels. Il s’appuie aussi sur la main d’œuvre bénévole des coopérateurs qui tiennent le magasin à tour de rôle avec une équipe permanente de quatre salariés.

« Grâce à notre politique de prix très avantageuse, une famille peut réaliser de 100 à 150 € d’économies par mois » annonce le président de la Gabare. Le confinement lié à la crise sanitaire s’est traduit par un regain d’activité du magasin. « Les coopérateurs ont acheté dans des proportions plus importantes avec un doublement du panier moyen et une augmentation de 35% de notre chiffre d’affaires ».

La Gabare vogue donc sur des eaux très porteuses ce qui lui permettrait d’envisager, d’ici 2 à 3 ans, d’ouvrir un deuxième magasin au nord d’Orléans…si les vents lui restent favorables !

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