Export : « il y a plus de risque à ne pas en prendre »

La représentante du Groupe Baudin Châteauneuf entouré de Cécile Tardieu, François Bonneau, Henri Baïssas, Stephane Girerd, Jacques Martinet et Harold Huwart.
La représentante du Groupe Baudin Châteauneuf entouré de Cécile Tardieu, François Bonneau, Henri Baïssas, Stephane Girerd, Jacques Martinet et Harold Huwart.

Oui, l’export est un risque, mais dans la période actuelle, les marchés économiques intérieurs sont rarement en forte croissance et l’export est une option sérieuse pour le développement des PME et PMI.

C’est pour accompagner et densifier la relation des entreprises à l’export que l’agence de développement économique régionale DEV’UP Centre-Val de Loire, associée à la Team France Export (TFE) et à la cellule internationale de la CCI régionale, ont ensemble organisé en juin la première journée de l’international. L’occasion pour les PME d’organiser des rendez-vous individuels avec les experts des bureaux Business France des cinq continents, de BPI, des douanes et de l’INPI, des conseillers du commerce extérieur, et des spécialistes des pôles et clusters régionaux.

La conviction qu’il faut y aller

Le message est explicite, porté par le président de DEV’UP lui-même, Stephane Girerd, patron de l’entreprise emblématique Toutenkamion, elle-même fortement exportatrice : « l’avenir est incertain, tout va vite et les chocs sont violents, dit-il. L’export est évidemment une voie de croissance à suivre ». Harold Huwart, vice-président de la Région Centre-Val de Loire en charge de l’économie, ne dit pas autre chose : « nous sommes une région à tendance exportatrice. Certains grands sites exportent jusqu’à 90 % de leur production. Mais, notre faiblesse est de ne pas avoir suffisamment de PME exploratrices. Nous voulons les aider financièrement et en termes d’ingénierie. L’export est comme l’innovation, un axe fort de développement, mais le retour sur investissement est plus rapide avec l’export ».

Henri Baissas, directeur général adjoint de Business France, ajoute : « c’est un esprit de conquête, au service duquel nous apportons l’expertise et un collectif terrain très fort. Notre rôle est de connecter les entreprises avec leurs acheteurs ».

Distingués pour leurs relations à l’international

  • Le groupe italien Chiesi, 5 000 salariés dans le monde, 220 à La Chaussée-Saint-Victor (41), depuis 1992. Chiesi compte parmi les leaders mondiaux du traitement des maladies respiratoires. Le groupe investit 60 millions d’euros pour une extension qui accueillera la production d’un nouveau spray à empreinte carbone minimum. La Région l’accompagne à hauteur de 400 000 €.
  • Novo Nordisk, a annoncé fin 2023 un projet d’investissement de 2,1 milliards d’euros pour étendre son site de production implanté à Chartres depuis 1961. Le groupe danois développera ses capacités de productions aseptiques et étendra son laboratoire de contrôle qualité. Ce programme permettra de recruter 500 collaborateurs supplémentaires à Chartres (actuellement 1 600). La question désormais posée à la Région est l’organisation de formations de proximité, et l’attractivité du territoire pour les futurs salariés.
  • Baudin Châteauneuf, entreprise familiale du Loiret spécialisée depuis 100 ans dans la construction d’ouvrages métalliques, est l’exemple type de la croissance à l’export. Depuis 2018, elle déploie ses chantiers dans plus d’une dizaine de pays d’Afrique. Sur l’exercice 2022-2023, son marché export représentait 9,6 millions d’euros.

VIE mon amour

La Région a annoncé le triplement de son accompagnement financier pour l’embauche de VIE, volontariat international en entreprise. La subvention passe de 5 000 à 15 000 € par contrat signé. Elle veut grâce à cela accompagner aussi les PME primo-exportatrices. 84 VIE sont actuellement en poste à l’étranger pour une trentaine d’entreprises.

Alstef Group à Boigny-sur-Bionne (45), qui produit du matériel aéroportuaire, en emploie un dans chacune de ses filiales à l’étranger à Montréal, en Nouvelle-Zélande, au Canada ou encore en Bulgarie. « La moitié de notre effectif est à l’étranger, explique son directeur commercial. L’export et les VIE nous ont fait passer du statut de PME à celui d’ETI ».

Stéphane de Laage

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