Viva Technology qui s’est tenu à Paris au mois de mai, est devenu le premier rendez-vous mondial des technologies digitales, devançant Las Vegas. La porte de Versailles a accueilli des milliers d’exposants venus tenter leur chance, développer un business existant, ou montrer leur toute-puissance. La Région Centre-Val de Loire y était.
Aux côtés des géants que sont Bouygues, L’Oréal ou Sanofi, les startups de la région Centre-Val de Loire ont côtoyé l’INPI, Business France et les banques.
Franck Bataille est Président de Loir&Cher Tech. « La Tech digitale est maintenant décomplexée, dit-il. On sait que l’on peut réussir au village, au fin fond du Loir-et-Cher. Si autrefois il était plus difficile de démarrer dans son garage à la campagne, désormais, tout le monde se connaît grâce à la fibre. Les startupers viennent ici se montrer au monde, identifier leurs futurs clients et partenaires, se challenger ».
Laisser sa chance au produit
Pour accompagner et porter leurs startups, les régions avaient leur stand dans lesquels elles regroupent les plus porteuses de leurs ambitions. « We are Normandy », « Nouvelle Aquitaine, région start-up », et même « Angleterre royaume des audacieux ».
La Région Centre-Val de Loire quant à elle, avait emmené dans ses valises une trentaine de startups, durant trois jours, avec des stands, des pitches et des démos. Elle a lancé cette année un appel à soutenir la planète, combiné aux technologies digitales sous le vocable « Tech care of the Planet ».
Parmi ces entreprises engagées : Zéro Wattheure, qui organise pour les collectivités et les entreprises le suivi quotidien de leur consommation d’énergie. Christian Aymé, son dirigeant, confie avoir déjà signé avec M6 et un laboratoire pharmaceutique. « On vient ici chercher de nouveaux clients, notamment ceux qui ont besoin de s’engager vis-à-vis de leurs clients ».
ScoreMed est présentée par Max Unger, qui s’intéresse à la digitalisation des questionnaires médicaux pour les médecins. À l’aide d’algorithmes, il optimise la relation avec le praticien. « On travaille déjà avec des hôpitaux de l’APHP et les médecins du travail de grandes entreprises comme L’Oréal, Chanel ou Danone ».
Demrea fabrique et commercialise l’habitat de demain en éco conception. Issa Dia, son cofondateur à Châteauroux, est économiste de la construction. Lassé de faire le triste bilan de la démolition, avec un impact catastrophique sur le temps, l’argent et le carbone : « Je suis venu ici pour tenter une levée de fonds, assez confiant puisqu’on a déjà des précommandes ».
Certains sujets semblent plus anecdotiques, comme celui de l’entreprise Aglaé, pionnière du végétal luminescent. Cette biotechnologie développe un sérum écoresponsable capable de rendre les plantes lumineuses. L’objectif semble un peu fou : éclairer les villes de demain à la lueur des plantes.
MS4ALL quant à elle, est issue du laboratoire Gremi du CNRS à Orléans. Elle propose des simulations moléculaires pour les industriels et s’intéresse à la simulation de la dépollution de l’eau.
« On commence rarement avec 50 000 balles ! »
Le très médiatique Jean-Pierre Nadir, fondateur d’EasyVoyage et membre du jury de l’émission Qui veut être mon associé ? sur M6, a fait le show aux côtés de Daniel Dos Santos qui y avait présenté son entreprise Treesition.
« La moitié des gens viennent à VivaTech chercher de l’argent, confirme Jean-Pierre Nadir. On commence rarement avec 50 000 balles ! Les questions récurrentes pour le développement d’une entreprise sont la table de capitalisation et la marge. Par ailleurs, 90 % des gens cherchent des projets à impact. Ils veulent créer des boîtes qui ont du sens. C’est une nouvelle exigence. Cela n’empêche d’ailleurs pas le développement économique. L’entrepreneur doit être déterminé pour négocier avec des entreprises déjà très matures. Car beaucoup de modèles se financent d’abord par le BtoB avant de passer au BtoC. »
Stéphane de Laage