Installée depuis 22 ans à Blois, l’entreprise JTEKT s’est lancée dans la production de systèmes de direction assistée pour véhicules électriques afin de s’adapter aux mutations du marché automobile.
Le 15 novembre dernier, Jean-Christophe Abgrall, directeur des opérations chez JTEKT, menait la visite de son usine de 14 000 m². Étaient présents Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, Isabelle Soirat, maire de Marolles et vice-présidente d’Agglopolys en charge des relations avec les entreprises et de la stratégie économique, et Marc Gricourt, maire de Blois et premier vice-président de la Région Centre-Val de Loire.
Un groupe mondial
JTEKT, plus que concerné par la fin de la vente des véhicules thermiques en 2035, a dû opérer un virage technologique et réaliser des investissements pour s’adapter à cette obligation. Historiquement spécialisée dans la fabrication d’électropompes, de pompes hydrauliques et de pompes de direction assistée, l’entreprise s’est lancée dans la fabrication de pompes de direction pour les véhicules électriques. L’usine de Blois est la seule à fabriquer ces produits en Europe. Un avantage en termes d’offre et de demande, mais aussi un inconvénient « car on doit être plus autonome », explique Jean-Christophe Abgrall.
Le groupe JTEKT emploie 47 000 personnes dans le monde, dont 3 200 en Europe. Dans le monde, il représente le 20ème fournisseur automobile sur 27 compétiteurs. À Blois, l’usine compte huit lignes de production et douze processus de fabrication différents. 50 000 pièces sont fabriquées chaque année. Sur le site, on compte 220 salariés, dont 140 personnes directement sur les lignes de production et 80 personnes pour la partie logistique et maintenance. Le site de Blois a recours à une vingtaine d’intérimaires pour répondre à une demande très variable.
JTEKT possède ses propres camions et ses propres chauffeurs. 35 % de sa production est destinée au Groupe Renault et notamment aux marques Nissan et Dacia. 51 % est destinée au Groupe Stellantis qui regroupe notamment les marques du groupe Stellantis (ex PSA) : Peugeot, Opel et Fiat Chrysler. JTEKT va prochainement équiper une trentaine de camions américains destinés à la marque Tesla et Pepsi.
Des robots pour soulager les Hommes
Les investissements réalisés par JTEKT se sont également traduits par l’achat de robots autonomes munis de capteurs leur permettant de se repérer seuls. Ces robots facilitent la logistique et le transport de marchandises à l’intérieur de l’usine. « C’est la première fois que je vois un robot intelligent comme celui-ci », s’enthousiasme Christophe Degruelle.
Tous responsables
Parmi les lieux importants dans l’usine blésoise, le Safety Dojo met la santé, la sécurité et l’environnement au centre des préoccupations. « Ce lieu est très important, explique Jean-Christophe Abgrall. La sécurité passe avant tout. Tous les ans, on y repasse ». Et ça marche, car l’entreprise n’a subi aucun accident grave depuis 2016. Cet espace, qui reproduit une ligne de production, permet aux salariés de s’entraîner. Les nouveaux salariés, par exemple, bénéficient d’une formation de trois jours durant laquelle l’entreprise et les produits qu’elle fabrique leur sont présentés. Autre enjeu pour l’entreprise : l’économie d’énergie. Celle-ci a réalisé 30 % d’économie en 2022 et s’est munie d’équipements lumineux LED, certains eux aussi munis de capteurs de présence.
Les crises successives telles que la guerre en Ukraine, la crise énergétique et les pénuries de composants électroniques entrainent cependant, des difficultés d’approvisionnement et une inflation sur les matières premières, l’énergie et la logistique. JTEKT prévoit une baisse de son chiffre d’affaires jusqu’en 2026. Quatre lignes de production sur huit devront être arrêtées.
Maxence Yvernault