Astronome amateur originaire du Loir-et-Cher, Marc Duvoux est correspondant à l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) depuis 2011. Créée en 1999, cette association a fait de la lutte contre la pollution lumineuse son fer de lance.
« On n’est pas des intégristes de la nuit » prévient d’emblée Marc Duvoux. Mais, le constat est clair : la nuit, le ciel est de moins en moins observable à cause de l’éclairage artificiel. Ce dernier a également un impact négatif sur la vision, le sommeil et la santé de l’être humain, sur la biodiversité et les paysages nocturnes, sur la consommation d’énergie et sur les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, le principal avantage de la limitation de l’éclairage est qu’elle permet aux particuliers, municipalités et entreprises de baisser leurs factures d’électricité, dans une période où l’énergie coûte de plus en plus cher. La question de la protection de l’environnement se pose également lorsque la lumière est mal utilisée. Cette dernière peut avoir des conséquences sur la biodiversité et notamment les insectes. Cassant le cycle jour-nuit, elle prive les prédateurs d’une nourriture de qualité. De plus, la pollution lumineuse est le deuxième facteur d’extinction des espèces de nuit après les pesticides.
Éclairer raisonnablement et vers le bas
Depuis le 27 décembre 2018, un arrêté ministériel encadre l’éclairage public et privé. Pour réduire la pollution lumineuse, une entreprise peut régler l’orientation, la couleur, l’intensité et la hauteur de ses luminaires. Concernant l’orientation, l’éclairage doit se faire vers le bas. Aucune émission de lumière ne doit donc se faire au-dessus de l’horizontale. Concernant la couleur, celle-ci doit davantage tirer sur le jaune. La lumière bleue est donc supprimée.
Marc Duvoux entre en contact avec de nombreuses entreprises, petites et grandes, pour les sensibiliser à la question de la pollution lumineuse. Par exemple, « une petite entreprise éclairait son parking, mais aussi la forêt à côté, explique-t-il. J’ai demandé au patron d’incliner le luminaire à l’horizontal pour éclairer uniquement le parking. Il l’a fait. » Autre exemple : « Un chef d’entreprise a mentionné une question de sécurité et sa peur des cambriolages et des incivilités. Il a un parking ouvert et il avait peur qu’on lui vole du carburant. Je lui ai dit qu’il pouvait installer des détecteurs de présence et des caméras infrarouges ou de vidéosurveillance. »
La nuit, « éclairer en permanence est stupide » poursuit Marc Duvoux. En affirmant cela, il s’adresse notamment aux entreprises de logistique souvent situées aux abords des routes et autoroutes. « La réflexion avance au sein de ces entreprises. Mais, parfois, à 1h du matin, une couronne de lampadaires allumés entoure les entrepôts et je me demande : est-ce qu’il y a vraiment besoin de ça ? » D’autant plus que les entreprises ne sont pas démunies face à cet enjeu. « Aujourd’hui, l’éclairage intelligent existe. Une entreprise peut éteindre ses lumières à distance grâce à un téléphone portable » conclut Marc Duvoux.
Maxence Yvernault
Pour aller plus loin et rencontrer un correspondant local : www.anpcen.fr