L’interview « Pause Café » de Valérie Deneufbourg

Viticultrice installée à Cléry-Saint-André, Présidente de l’AOC Orléans, Valérie Deneufbourg est sur le point d’entamer ses dix-huitièmes vendanges. Rencontre avec cette femme créative et humaniste.

 

ÊTRE ENTREPRENEURE

Si on devait inventer une recette de cuisine pour une bonne entreprise, vous mettriez quoi dedans ?

Je mettrais de la volonté, de la passion, une bonne dose de folie et de l’écoute. C’est important de prendre le temps d’être à l’écoute de son entreprise, de ses clients, des autres en général pour voir ce qui marche, ce qui ne marche pas et ne pas se voiler la face. Y aller quand ça fonctionne et accepter quand ça ne va pas, pour prendre une décision, le moment opportun.

Votre conseil à quelqu’un qui veut se lancer ?

De se faire confiance et de trouver des réseaux pour avancer et ne pas être seul. C’est-à-dire trouver des personnes ressources, avec lesquelles on peut échanger librement pour confronter ses idées, ses manières de faire et de s’enrichir autrement et mutuellement. S’entraider, c’est important. Et puis, je conseillerai aussi d’oser et de tester, j’aime beaucoup la phrase de Mandela qui dit « Cela semble impossible jusqu’à ce qu’on le fasse ».

 

BUSINESS MODEL

Rester dans son bureau ou aller découvrir le marché ?

Découvrir le marché bien sûr ! Car on y fait des rencontres, on y découvre des produits, de nouvelles personnes. Et puis surtout, on est à l’extérieur ! Je pense que les humains ne sont pas faits pour vivre qu’à l’intérieur. Autant, j’aime être dans mes vignes, à faire la taille, que dans mon chai à partager avec des clients. Ce n’est pas pour rien que mon exploitation s’appelle « Un vin, une rencontre ».

 

PARLONS DE VOUS…

Quelle est votre routine anti-stress ?

Passer du temps avec ceux que j’aime, mes enfants et petits-enfants. Le tout, c’est d’être ensemble peu importe les activités : faire des jeux, mettre en bouteilles avec ma petite fille de 3 ans. Mon régal, c’est de faire partager des bons moments à ma famille et mes amis. On a des métiers où on est 24h/24 dedans, avoir des coupures nettes ça permet de se ressourcer.

Vous êtes particulièrement douée pour…et pas douée pour…

Je dirai que j’ai une certaine faculté à entrer en relation avec les gens.

Et je ne suis pas douée pour tout ce qui est de l’ordre de la mécanique (rires), heureusement que j’ai des personnes ressources pour ça ! Ce qui ne m’empêche pas de savoir parfaitement conduire un tracteur et de manier les outils agricoles !

 Si vous pouviez être quelqu’un d’autre le temps d’une journée, qui aimeriez-vous être ?

Sœur Emmanuelle. Pour moi, elle fait partie des gens qui ont énormément donné en faisant abstraction de ce qu’ils pouvaient être ou de ce qu’ils pourraient avoir. J’imagine qu’en portant son attention aux plus démunis, en étant porté vers les autres, il y a un enrichissement incroyable. C’est ce que j’essaie de faire en accueillant des prisonniers pour travailler au chai. Je ne voudrais pas me retrouver à la fin de ma vie sans y avoir mis du sens.

 

Émilie Marmion

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