François Bonneau, Président de la Région Centre-Val de Loire et de l’agence Dev’Up et Jean-Louis Garcia, directeur de Dev’Up
Dev’Up, l’agence de développement économique de la Région Centre-Val de Loire vient de tenir son assemblée générale annuelle. L’occasion de tirer le bilan de l’année écoulée et de se donner de nouveaux objectifs.
Si l’on s’en tient aux chiffres, force est de constater que l’année 2021 fut un bon cru pour l’activité économique en Région Centre-Val de Loire. Cinquante-cinq projets ont été gagnés, et parmi eux quarante-deux implantations dont neuf étrangères sur l’ensemble des six départements. Ce qui représente un investissement de près de 300M€ et la création de 1.530 emplois.
Pour exemple, citons Intersport, qui vient installer sa seconde plateforme logistique nationale (la première est en Rhône-Alpes), de 834.000 m2 à Château-Renault en Indre-et-Loire. Une arrivée de bon augure en phase de redéploiement économique.
« Durant les périodes difficiles, l’agence doit sécuriser ses acquis en étant à l’écoute des entreprises de son territoire, explique J.-Louis Garcia, directeur de Dev’Up. Mais elle doit ensuite accompagner la reprise ». Ce qui suppose de mettre tout le monde sur le pont. L’agence peut compter pour cela sur près de 400 techniciens et une centaine d’ambassadeurs et des clubs d’entreprises.
Branle-bas de combat
Le développement endogène quant à lui, consiste à accompagner la croissance ou le redéploiement des entreprises déjà présentes sur le territoire. 470 projets ont été suivis par Dev’up, près de 1,5M€ investis et 6.480 emplois préservés ou créés.
Au total, l’agence de développement économique garde un œil sur 1.300 entreprises par son réseau extranet. C’est un formidable outil de veille qui permet de ne rien manquer des forces et faiblesses économiques du territoire. Outil qui fournit également des données précieuses et immédiates aux candidats à l’installation. Le dispositif Setting’up par exemple, recense les terrains et l’immobilier disponibles. Actuellement, 430 sont identifiés comme tels. « L’agence, précise François Bonneau, saisit toutes les chances qui sont les nôtres ».
Il s’agit aussi de développer des « sites clé en main » (label de l’Etat) pour réduire les temps d’investigation. Libérés des études environnementales, des fouilles archéologiques, des contraintes d’urbanisme, ils sont adaptés à l’accueil immédiat d’entreprises. La Région en a dix aujourd’hui, et en espère dix de plus en 2022.
Fédérer et sécuriser
En 2022, Dev’up choisit d’élargir son champ de partenaires. Les communautés de communes devraient prochainement faire leur entrée plus largement au sein du Conseil d’administration de l’agence. « Nous voulons une agence fédérative de l’ensemble des acteurs », insiste François Bonneau. Le président est appuyé en ce sens par Florence Gouache, secrétaire générale aux affaires régionales, représentant la préfecture de Région. « Dev’Up est un consortium de compétences. Il est indispensable que les collectivités et l’Etat y soient intégrés. Il n’y a pas que l’argent public, mais les compétences de tous ».
Autres finalités : renforcer la digitalisation de l’activité économique, accompagner l’industrie du futur, favoriser l’économie circulaire et les matériaux biosourcés, utiliser l’énergie fatale. « Prendre en compte l’écologie, c’est pro-économique, j’en suis convaincu », résume encore le président de la Région qui veut aussi renforcer les liens R&D avec les laboratoires privés et publics.
Enfin, porter l’effort sur la cyber-sécurité, avec la création en 2022 avec l’ANSI, l’agence nationale de sécurité des systèmes d’information, d’une prestation à destination des entreprises. 1M€ sera investi pour cela en Centre-Val de Loire par l’Etat en 2022.
« On commence par un travail de sensibilisation aux bons réflexes, insiste Florence Gouache. Puis on va recenser les prestataires présents sur le territoire. Si tous les chefs d’entreprise savent composer le 18, moins de 10% d’entre eux savent comment réagir à une cyberattaque ».
Dev’Up semble donc prendre ses marques. Sur les fonts baptismaux en 2017, elle était alors considérée par certains comme un « machin » de plus. Force est de constater qu’elle engrange quelques bons résultats et commence à être identifiée comme LA porte d’entrée du développement économique, par les entreprises et par les territoires eux-mêmes.
Par Stéphane de Laage