Une commande publique plus vertueuse

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Pour faire suite à l’adoption du SPASER (Schéma de Promotion des Achats Socialement et Écologiquement Responsables) lors du Conseil municipal du 31 janvier 2022, la Ville de Tours organisait au début du mois d’avril des rencontres pour une commande publique responsable avec les acteurs économiques du territoire. Pour l’Épicentre, Christophe Boulanger, conseiller délégué à l’exemplarité de la commande publique, revient sur les nouvelles politiques publiques d’achat responsable ainsi que sur le contenu de ces rencontres avec les acteurs du territoire.

 « La ville de Tours réalise à peu près 50 millions d’euros d’achats publics par an. Ces achats sont majoritairement faits en Région Centre-Val de Loire, ce qui est plutôt satisfaisant, mais ça ne veut pas dire pour autant que les produits proviennent de la région. On voulait renouveler le système de critères mis en place. Faire mieux. » Voilà, en quelques mots, les raisons qui ont poussé la Ville à adopter le SPASER – dont les dispositions visent à prendre en considération d’autres critères que seulement celui du prix des marchandises au titre de la commande publique -, puis à organiser une rencontre avec les acteurs économiques du territoire pour les préparer aux changements à venir. Envoyer un message politique fort, et faire davantage pour le territoire : telle est désormais l’ambition de la municipalité ! 

« Quand notre majorité a été élue, on a rapidement constaté que le système de critères mis en place pour la commande publique ne prenait pas suffisamment en compte les critères sociaux et environnementaux. Or, prêter attention à ces enjeux faisait partie de nos engagements de campagne. L’adoption du SPASER, c’est l’aboutissement de dix-huit mois de travail durant lesquels on a réfléchi à la mise en place de critères écologiques et sociaux plus aboutis. Sans oublier un élément très important : que la commande publique bénéficie au territoire », explique Christophe Boulanger.

Des nouveaux critères pour des achats plus responsables !

 Pour favoriser la mise en œuvre de politiques publiques d’achat responsable, la Ville a ainsi mis en place un comité stratégique afin d’identifier les enjeux propres à certains marchés et définir un plan précis en fonction de leurs spécificités. Suivant, elle a pu commencer à élaborer une liste de critères qu’elle entend bien respecter au titre de la commande publique. « Pour un marché de main d’œuvre, par exemple, on prendra en considération des critères de déprécarisation de l’emploi ainsi que des critères visant à faire respecter l’égalité salariale femmes-hommes. Sur tous les marchés à destination de la jeunesse et de la petite enfance, on va s’attacher à développer des critères de santé publique qui vont nous permettre de nous assurer que tous les produits au contact des enfants sont bien exempts de perturbateurs endocriniens. Et enfin pour les marchés de travaux, on va s’attarder davantage sur la politique des déchets ou le fait que les matériaux soient biosourcés, par exemple », énonce le conseiller délégué à l’exemplarité de la commande publique. Les objectifs affichés sont clairs, mais il restait encore à échanger avec les acteurs locaux pour les préparer, eux aussi, à cette mutation et recueillir leurs attentes. Avec les rencontres publiques organisées le 7 avril, c’est désormais chose faite !

« C’est en coopérant tous ensemble qu’on y arrivera ! »

 Trois types d’acteurs étaient donc attendus, jeudi 7 avril, pour favoriser une coopération autour de ces nouveaux enjeux : les acheteurs de la ville, les donneurs d’ordre de la métropole et du département, et enfin les partenaires.

Soucieuse que ses ambitions et son niveau d’exigence ne soient pas rédhibitoires et excluants pour les entreprises du territoire, la Ville a ainsi tenu à échanger avec tous les acteurs économiques présents afin de s’assurer qu’ils puissent tous avancer au même rythme sur ces nouveaux enjeux. À cet effet, elle a également mis à leur disposition la liste des marchés qu’elle prévoit de passer dans les mois à venir afin qu’ils puissent se préparer à y répondre en connaissant à l’avance les critères qui seront appliqués. « L’idée, c’est aussi de préparer le territoire à cette mutation en étant le plus pro actif possible pour ne pas devoir tourner le dos à des entreprises qui n’auront pas été mises au courant de ces enjeux. Le lien est indispensable, on veut le garder », conclut Christophe Boulanger.

Johann Gautier

 

 

 

 

 

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